« La faim de gagner »

Pablo Quintanilla s’est monté solide sur le Dakar 2023 en terminant quatrième, au pied du podium. Bien aidé par sa moto et son équipe, le Chilien pouvait être satisfait de sa performance, même si ce n'est évidemment pas le résultat qu'il recherchait. Durant le championnat W2RC, des problèmes mécaniques l'ont empêché de montrer son véritable niveau, mais en même temps, le titre de champion remporté par Honda a renforcé la confiance des siens. Les débuts de la nouvelle moto au Maroc n'ont fait que confirmer ses bonnes dispositions pour la grande course de l'année. Son rythme en compétition lui a permis de peaufiner les détails, d'apprendre à connaître la machine et d'ajouter des kilomètres à son compteur. Quintanilla a débuté sur le rallye en 2013, et dès la première étape il a montré son rythme et sa vitesse pour signer une prometteuse troisième place. Malheureusement, une chute a par la suite mis un terme prématuré à son premier Dakar. En 2014, sa course s’est encore arrêtée trop tôt, à cause d’une blessure à la main. L’année suivante, en revanche, Pablo a brillé de bout en bout. Quatrième à l’issue de la première semaine, il s’est imposé lors de la difficile étape d’Uyuni et s’est battu pour le podium jusqu’à la fin du rallye avec Toby Price. Finalement quatrième, le Chilien a gagné une place en 2016 en terminant troisième avec une nouvelle victoire d’étape à la clef. Cette année-là, Pablo et son Husqvarna ont également remporté le titre mondial en rallye cross-country, titre qu’ils ont conservé la saison suivante. En 2017, alors qu’il occupait la deuxième place du classement général, Quintilla a été victime d’une lourde chute qui lui a valu une perte de connaissance. C’est ainsi qu’il a dû une fois de plus jeter l’éponge sur le Dakar. Huitième en 2018, il s’est battu l’année suivante jusqu’à la fin pour la victoire avec Toby Price. Malgré une chute à une centaine de kilomètres de l’arrivée qui lui a valu une double fracture de la cheville, le Chilien a pu terminer l’épreuve en quatrième position. En 2020, lors de la première édition saoudienne, Pablo a remporté deux étapes et s’est classé deuxième à seize minutes du vainqueur, Ricky Brabec. L’édition 2021 ne restera pas pour lui, en revanche, un très bon souvenir. De trop nombreux problèmes l’ont contraint à se contenter d’une septième place au classement général. Il a également connu deux moments difficiles lorsque Toby Price et Luciano Benavides ont chuté et qu'il a dû assister le pilote argentin. En mai de la même année, Honda a annoncé la signature de Quintanilla, cela mettant fin à une relation de cinq ans avec Husqvarna. Le Chilien a fait ses débuts avec la marque ailée lors du Rallye d'Andalousie, où il a obtenu la troisième place. Son adaptation rapide à la moto et à l'équipe s'est traduite cette année-là par une victoire au Rallye du Maroc. Tout le monde se souvient du final à couper le souffle du Dakar 2022 et de cette dernière spéciale de 164 km tout au long de laquelle Pablo Quintanilla a mis la pression sur Sam Sunderland. Bien que le Chilien ait été le plus rapide à presque tous les points de contrôle, reprenant près de sept minutes à son adversaire. Cela ne lui a pas suffi pour accéder à la gloire, le Chilien devant se contenter d’une deuxième place à trois minutes du vainqueur. Cette année, « Quintafondo » est de nouveau en selle, avec la faim de gagner.

P.Q. : « J'ai bien roulé dans l'ensemble lors du dernier Dakar. Je me suis donné à 100% et cela m'a permis de me battre dans le haut du classement général avec un rythme solide tout au long du rallye. Cependant, dans une course comme le Dakar, il y a toujours des facteurs ou des situations que l'on ne peut pas contrôler. Voilà pourquoi nous n’avons pas pu nous battre pour la victoire, ce qui est toujours l'objectif et ce pour quoi nous nous préparons tout au long de l'année. J'ai ensuite connu une saison difficile en W2RC. Les problèmes mécaniques se sont enchaînés. On sait que cela fait aussi partie de la course. L’important était de pouvoir acquérir de l'expérience avant l'énorme défi du Dakar 2024. Je me suis senti très à l'aise sur la nouvelle moto au Maroc. J’ai pu rouler au rythme que je voulais. Ça a été un bon rallye. Je me suis senti rapide et fort grâce à la navigation et à la vitesse dont j'ai fait preuve. Cela m'a donné confiance et c'est un excellent présage pour le Dakar 2024. Maintenant, avec les tests pré-Dakar, nous allons arriver mieux préparés et avec une meilleure compréhension de la nouvelle moto.
Le Dakar est toujours une épreuve compliquée et difficile. De nombreux facteurs influencent les performances au cours des étapes. Je suis confiant dans ma capacité à me battre aux avant-postes, toujours avec l’envie et la faim de gagner. »