« C’est très différent de rouler quand tu es en tête »

Janus Van Kasteren, Marcel Snijders et Darek Rodewald étaient les grands favoris de l’édition 2023, car ils composaient le premier équipage non-Kamaz en 2022, et ils ont parfaitement répondu aux attentes en remportant la course. Leur objectif est désormais de conserver leur couronne. Les Champions du Monde W2RC de la catégorie T5 ont montré leur vitesse au Rallye du Maroc, en octobre, en remportant deux étapes. Du trio, c’est le copilote Marcel Snijders qui a le plus d’expérience du Dakar, ayant fait ses débuts dans la catégorie moto en 2005 - depuis, il a aussi participé à la compétition en buggies, voitures et camions ! Quant au mécanicien Darek Rodewald, c’est lui qui a connu le plus de succès, faisant partie de l’équipage victorieux de De Rooy en 2012, 2016 et 2023, sans compter d'autres podiums. Ils seront d’une grande aide à Janus, car le pilote arrive à AlUla avec quelques doutes concernant sa condition physique.

J.V.K. : « Nous avons gagné la course l’an dernier et notre objectif est de récidiver cette année. Je pense que l’expérience a été la clé de notre succès. Nous avions tous plusieurs participations au Dakar, Darek l’avait déjà gagné... C’est une équipe de rêve pour moi. Marcel est vraiment marrant, il rigole tous les jours, tandis que Darek est très, très expérimenté. Je sais maintenant ce que c’est que de gagner et ce sera un avantage, car je peux vous dire que quand vous êtes en tête dans les derniers jours, le pilotage est très différent ! Vous sentez davantage de pression. Ma préparation pour cette année n’est pas parfaite parce que j’ai des problèmes au bras et je me suis aussi fait mal aux côtes, je ne me sens pas à 100 %. David Castera dit chaque fois que le Dakar sera plus difficile, alors on verra ce que le parcours nous réserve ! »

M.S. : « C’est un ami qui m’a fait découvrir le Dakar. Nous l’avons disputé en 2005 à moto, nous avons atteint l'arrivée et après cela, je suis devenu accro ! En tout, j'ai fait le Dakar deux fois en Afrique, dix fois en Amérique du Sud et ce sera ma cinquième fois en Arabie Saoudite. 2011 a été ma toute première fois "assis", dans une voiture d’usine Mitsubishi. Puis il y a eu mon premier camion. Après cela, je suis reparti à moto, puis en buggy, à nouveau en camion, à nouveau à moto... J’ai eu tellement de chance à moto, j’ai terminé tous mes Dakar. Je savoure vraiment cela et donc, après 2019, j'ai décidé que je ne recommencerais pas sur une moto, surtout maintenant que j'ai 56 ans ! Je ne connaissais pas Janus jusqu’à il y a cinq ans, quand son navigateur s’est blessé et qu’il a eu besoin d’un remplaçant. C’est un type vraiment sympa. Nous faisons aussi quelques autres rallyes ensemble parce que c’est bon pour le navigateur et le pilote de passer du temps ensemble pour comprendre comment l’autre communique. Maintenant, il sait ce que je veux dire, même quand je ne parle pas ! »

D.R. : « Mon premier Dakar aurait dû se faire en 2008 avec Jan De Rooy, mais il a été annulé. J’y suis retourné avec son fils Gérard et depuis, j'ai participé à treize reprises, avec trois victoires et plusieurs podiums. Le Dakar est un marathon, il n'est pas nécessaire de gagner une étape pour gagner le rallye. Mais les erreurs ne sont pas pardonnées et seuls ceux qui sont bien préparés terminent la course. C’est la quatrième fois que je travaille avec Janus et chaque année, il fait de nouveaux progrès. Janus, Marcel et moi formons une équipe solide. En tant que mécanicien, il y a beaucoup de travail jusqu’à tard dans la nuit, mais personne ne peut faire le Dakar tout seul, on gagne ou on perd ensemble. Le Dakar combine tout, l’homme et la machine, c’est ce qui en fait une maladie incurable ! »