Sanders et Al Rajhi, la consécration

Dakar 2025 | Étape 12 | SHUBAYTAH > SHUBAYTAH
17 janvier 2025 - 17:29 [GMT + 3]

La 47e édition du Dakar, la sixième disputée en Arabie saoudite, a été bouclée à Shubaytah par 175 véhicules. 77 motos (dont 67 Rally 2), 40 Ultimate, 1 Stock, 21 Challenger, 23 SSV et 13 camions ont rejoint l’arrivée finale en ayant roulé sur l’intégralité des 7 453 km (FIM) / 7 828 km (FIA) du parcours. 52 véhicules ayant bénéficié de jokers ont également atteint Shubaytah, tandis que 108 ont été contraints à l’abandon (soit 32,24 %).

La course motos a vu le retour sur la plus haute marche de KTM, qui signe son 20e succès sur l’épreuve grâce à l’imperturbable Daniel Sanders qui devient le deuxième vainqueur australien du Dakar après avoir dominé la course de bout en bout, comme l’avait fait Marc Coma en 2009.

Le palmarès du Dakar accueille un nouveau nom et une nouvelle nationalité en autos avec Yazeed Al Rajhi : le pilote saoudien a persévéré jusqu’à sa 11e participation pour accomplir son destin, avec le très rare privilège de remporter la course à domicile, comme c’était arrivé à Pierre Lartigue en 1994 pour le Paris-Dakar-Paris !

Avec Nicolas Cavigliasso (vainqueur en quad en 2019) titré en Challenger et Brock Heger en SSV le jour de ses 25 ans, ce sont aussi de nouveaux pilotes qui s’imposent dans leurs catégories respectives. Seul Martin Macik, qui a survolé les débats chez les camions, défend victorieusement le titre conquis l’année dernière.

La course de régularité des Dakar Classic s’est achevée avec 80 véhicules (vs 95 partants), le tenant du titre espagnol Carlos Santaolalla s’impose et devient le premier double vainqueur depuis la création de la catégorie en 2021.

Les cinq véhicules engagés dans le challenge Mission 1000 ont terminé leur périple en Arabie saoudite, qui s’est étalé sur 1300 kilomètres pour cette deuxième édition.Des progrès ont été enregistrés depuis l’année dernière en autonomie et en performance par le camion KH7 de Jordi Juvanteny, déjà vainqueur en 2024, comme par le SSV à l’hydrogène de HySe. Les trois motos électriques de Segway, nouvelles venues dans le challenge, ont-elles aussi validé leur technologie sur les terrains du Dakar et peuvent regarder avec appétit vers 2026.

Le résumé de l'Étape 12 présenté par Aramco - #Dakar2025

Ultimate : Al Rajhi, l’éloge de la patience

• Solide pour son retour sur le Dakar après une absence en 2024, Henk Lategan a viré en tête à mi-parcours, a rajouté une spéciale à son palmarès et a tenu bon jusqu’à la neuvième étape où il a subi son rôle d’ouvreur. Dans la poussière du Sud-Africain jusqu’à ce jour, Yazeed Al Rahji s’y est repris à deux fois pour le distancer, faisant surtout la différence sur la boucle de Shubaytah. Le Saoudien a pris sa revanche sur l’Empty Quarter qui l’avait éliminé en 2024 : à la veille de l’arrivée, il disposait d’une marge de six minutes sur son dernier rival, suffisante pour achever son œuvre avec 3’57’’ d’avance et remporter son premier titre, à sa onzième participation. Parmi les vainqueurs du Dakar, seul Jean-Louis Schlesser a été aussi persévérant avant de triompher en 1999.
• Derrière les duettistes qui ont joué en haut de l’affiche, la bataille pour la troisième marche du podium s’est jouée entre Mattias Ekstrom et Nasser Al Attiyah. Le Suédois s’y est installé dès la troisième étape et n’en a plus bougé. Sa constance et sa victoire d’étape à Shubaytah (et. 11) adoucissent avec la manière la sortie prématurée de Carlos Sainz dans le clan Ford, qui marque les esprits pour sa première apparition sur le Dakar. Ekstrom a notamment gardé son sang-froid face aux assauts de Nasser Al Attiyah, dont les rares erreurs commises en partenariat avec Edouard Boulanger ont suffi à le maintenir au 4e rang, et ce depuis l’étape marathon. Dacia avait pour son baptême encaissé la mise hors-cours de Loeb et peut tout de même se féliciter d’atteindre l’arrivée avec une victoire d’étape et un accessit conquis par son champion qatarien.
• On inaugurait aussi une voiture chez X-raid avec la nouvelle Mini à moteur essence, qui repart d’Arabie Saoudite avec un maigre butin : une victoire d’étape de Guillaume de Mévius, qui avait déjà perdu tout espoir de jouer avec les meilleurs avant la spectaculaire cascade qui a renvoyé avant l’heure Guerlain Chicherit dans ses Alpes natales. La première Mini est arrivée dans les mains du jeune Joao Ferreira, 8e du haut de ses 25 ans… mais avec la version diesel.
• Dans le Top 10 que convoitaient tant de véhicules au départ, un deuxième Raptor, celui de Mitch Guthrie, a réussi à s’inviter dans l’élite (5e), tandis que la conversion au T1+ de Mathieu Serradori lui vaut d’améliorer d’un cran son record personnel (6e). Au bilan final, les coups d’éclat des jeunes talents ont été moins visibles qu’en première semaine, mais la 7e place de l’Argentin Juan Cruz Yacopini, 25 ans ; et la 9e de Seth Quintero, 22 ans, confirment que la relève continue de progresser et de gagner en régularité.• Après les abandons de Laia Sanz puis de Christian Lavieille, c’est Pierre Lachaume qui s’impose parmi les deux roues motrices, avec près de deux heures d’avance sur son coéquipier espagnol chez MD Rallye Sport, Ferran Jubany

201 AL RAJHI Yazeed (sau), GOTTSCHALK Timo (ger), Toyota, Yazeed Racing, Overdrive Racing, FIA W2RC, Ultimate, action during the Stage 12 of the Dakar 2025 on January 17, 2025 around Subaytah, Saudi Arabia - Photo Florent Gooden / DPPI
201 AL RAJHI Yazeed (sau), GOTTSCHALK Timo (ger), Toyota, Yazeed Racing, Overdrive Racing, FIA W2RC, Ultimate, action during the Stage 12 of the Dakar 2025 on January 17, 2025 around Subaytah, Saudi Arabia - Photo Florent Gooden / DPPI © Florent Gooden / DPPI

Challenger : Cavigliasso, sans faute

• A l’image de Sanders et Canet à moto en Rally GP et Rally 2, Nicolas Cavigliasso et son épouse Valentina Pertegarini sont restés en tête du général depuis Bisha. Le couple d’Argentins, fort de son expérience sur la saison de W2RC 2024 conclue à la 2e place, n’est tombé dans aucun piège du Dakar et termine avec plus d’une heure d’avance sur ses poursuivants.
• Les deux recrues de la Red Bull Off-Road Junior Team qui faisaient leurs débuts dans la cour des grands n’ont pas manqué leur rentrée des classes sur le Dakar. Victime de sa mécanique avant la mi-course, Corbin Leaverton n’a pas pu briller au général, mais l’Américain a signé cinq podiums dont deux victoires. Son coéquipier Gonçalo Guerreiro, expérimenté sur le circuit européen, a fait preuve de régularité, montant sur quatre podiums, sans jamais s’imposer. Le Portugais termine 2e à 1h11’38’’ du vainqueur.
• Sur le podium final à 1h30’13’’ de son coéquipier vainqueur de chez BBR, Pau Navarro s’est révélé en deuxième semaine. L’Espagnol est monté sur tous les podiums d’étape, s’offrant deux victoires.
Yasir Seaidan, vainqueur de trois étapes à l’instar de Nicolas Cavigliasso, a été trahi par sa direction en début de course. Un coup d’arrêt que le Saoudien n’a pas pu combler. Sa compatriote Danial Akeel a remporté sa première victoire sur le Dakar dans l’étape 10. Ajoutés à celle de Yazeed Al Rajhi, les Saoudiens établissent leur record avec 5 victoires d’étapes sur leur sixième édition à domicile.

SSV : Heger garde le trophée chez Polaris

• Les Polaris ont dominé les trois premières spéciales en SSV, leurs adversaires désignés au volant des nouveaux Can-Am Maverick R subissant dès ce stade et chacun leur tour la jeunesse de leur mécanique. Les RZR du tenant du titre Xavier de Soultrait et du rookie Brock Heger ont occupé le général de bout en bout.
• L’avantage a tourné en faveur de l’Américain dans l’étape 4, le tenant du titre français endommageant son train avant. Une erreur répétée à deux autres reprises qui prive finalement Xavier de Soultrait du podium final à l’issue de l’avant-dernière étape. Brock Heger s’impose dès sa première participation et permet à Polaris de conserver le trophée du bédouin.
• « Chaleco » Lopez, de retour dans la catégorie après trois Dakar en Challenger, a perdu toute chance de victoire dès l’étape 2. Le Chilien a par la suite réalisé un retour tonitruant, empochant cinq victoires d’étapes. Le record sur cette édition, partagé avec le motard Daniel Sanders et Martin Macik en camion, qui permet à l’officiel Can-Am de terminer 2e, mais à plus de 2 heures du vainqueur.
Sara Price, contrainte de quitter la spéciale lors de la 48h chrono en raison d’un problème mécanique, a remporté trois étapes. L’Américaine est la recordwoman d’étapes sur cette édition devant Dania Akeel.
Alexandre Pinto termine en 3e position du général à plus de 3 heures de Heger. Le jeune Portugais de 25 ans est le premier pilote privé de la catégorie.

#425 HEGER Brock (usa), EDDY Max (usa), Polaris, Sébastien Loeb Racing - RZR Factory Racing, SSV T4, action during the Stage 9 of the Dakar 2025 on January 14, 2025 between Riyadh and Haradh, Saudi Arabia
#425 HEGER Brock (usa), EDDY Max (usa), Polaris, Sébastien Loeb Racing - RZR Factory Racing, SSV T4, action during the Stage 9 of the Dakar 2025 on January 14, 2025 between Riyadh and Haradh, Saudi Arabia © A.S.O./A.Vincent/DPPI

Camions : Macik double la mise

• Le tenant du titre signe un sans-faute. Engagé tout d’abord dans une lutte à trois avec Ales Loprais et le nouveau venu dans la catégorie Vaidotas Zala, le Tchèque s’est envolé dès l’étape 3, s’emparant définitivement du général après les déboires de ses rivaux dans la 48h chrono. Le patron de MM Technology a remporté cinq étapes, autant que Loprais, le chiffre record sur cette édition.
• La lutte pour la deuxième place s’est ensuite jouée entre Ales Loprais et Mitchel ven den Brink. Après avoir obtenu la 4e place (2022) et la 3e place (2024), le jeune Néerlandais qui a fêté ses 23 ans dans l’étape 9 termine deuxième à 5’30’’ du Tchèque 

Motos : Première pour Sanders, vingtième pour KTM

• Rien ne pouvait arrêter Daniel Sanders cette année. Homme fort de la première semaine dont il a remporté 4 des 6 spéciales, « Chucky » a parfaitement géré son avantage dans l’Empty Quarter. Maître stratège de l’édition 2025, il décroche sa première victoire, la troisième de l’Australie après les deux de Toby Price (2016, 2018). Il devient le premier à s'imposer en menant le général de bout en bout depuis Marc Coma en 2009. La consécration de la carrière du pilote de 30 ans, qui participait pour la cinquième fois.
• Comme en 2024, Honda place deux machines sur le podium. Tosha Schareina (2e) décroche sa première médaille sur le Dakar, tandis qu'Adrien Van Beveren (3e) répète sa performance de l’année passée. Luciano Benavides (4e) signe le meilleur résultat de sa carrière. Le tenant du titre Ricky Brabec complète le Top 5.
• Plus jeune pilote officiel de l’histoire à 19 ans, Edgar Canet devient aussi le plus jeune à remporter la course Rally 2, en plus de finir premier rookie. La pépite espagnole l’emporte devant l’espoir autrichien Tobias Ebster. Troisième, Romain Dumontier enchaîne un quatrième podium de suite dans la catégorie, et termine premier pilote non-KTM avec sa Honda.
• Le duel entre Emanuel Gyenes et Benjamin Melot pour la victoire Original by Motul a tenu le bivouac en haleine jusqu’au dernier kilomètre. Le Roumain l’emporte d’un rien (+3'05'') face au Français, répétant le doublé de l’édition 2020. 
• Les jeunes marques récemment arrivées sur le Dakar ont performé et emmagasiné de l’expérience. Neels Theric (15e) apporte à Kove le meilleur résultat de son histoire, ainsi que celui d’une moto chinoise sur la course. Même chose pour Jérémy Miroir avec la marque italienne Fantic (27e). Entré cette année, Hoto place ses trois machines dans le Top 40, avec la meilleure emmenée par Xavier Flick (28e rang).
• Vainqueur pour la 20e fois, KTM renforce sa position de constructeur avec le plus grand nombre de succès sur le Dakar. En plus de gagner dans toutes les catégories, la firme autrichienne s’est adjugée 8 des 13 spéciales (5 pour Sanders, 2 pour Benavides, 2 pour Michael Docherty). Honda termine avec 3 étapes (Van Beveren, Brabec, Schareina), contre une pour Sherco, qui a renoué avec la gagne grâce à Lorenzo Santolino.

68 SCHAREINA Tosha (spa), Honda, Monster Energy Honda HRC, Motul, RallyGP, 04 SANDERS Daniel (aus), KTM, Red Bull KTM Factory Racing, FIM W2RC, RallyGP, 42 VAN BEVEREN Adrien (fra), Honda, Monster Energy Honda HRC, Motul, RallyGP, podium, portrait during
68 SCHAREINA Tosha (spa), Honda, Monster Energy Honda HRC, Motul, RallyGP, 04 SANDERS Daniel (aus), KTM, Red Bull KTM Factory Racing, FIM W2RC, RallyGP, 42 VAN BEVEREN Adrien (fra), Honda, Monster Energy Honda HRC, Motul, RallyGP, podium, portrait during © A.S.O./J.Delfosse/DPPI

Dakar Classic : Santaolalla et Traglio récidivent

Carlos Santaolalla et Lorenzo Traglio n’ont pas tremblé dans le dernier « navigation test », seule épreuve de l’étape 12 de la 5e édition du Dakar Classic. L’écart de 31 points en faveur de l’Espagnol n’a donc pas évolué et le pilote du Toyota HDJ 80 devient le premier concurrent à s’imposer à deux reprises sur le Classic. 
• L’Italien et son Nissan Terrano Tecnosport reste son dauphin. L’édition 2025 du Dakar Classic restera comme celle de l’éclosion des spécialistes de l’exercice. Parmi eux, le vainqueur 2023 Juan Morera. Le pilote de la Porsche 959 Replica, longtemps promis au podium final, a quitté la course, embrayage hors d’état. 
• Le Land Rover de Gublin-Sousa lui aussi sur le podium provisoire quelques jours, a été contraint de quitter l’étape 10 avec une boîte de vitesse HS. C’est l’autre Land, le Series III de Karolis Raisys, qui monte finalement sur le podium avec plus de 300 points d’écart sur le vainqueur.
 • Après le buggy Sunhill en 2021 aux mains d’un pilote Français, c’est la troisième victoire d’un Toyota HDJ 80 et d’un pilote espagnol.

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