« Je veux respecter la course mais aussi la gagner »

À 19 ans, Eryk Goczal est déjà l’une des sensations du Dakar. Inspiré par son père Marek et son oncle Michal, qui se battaient pour le podium en SSV en 2021 et 2022, le Polonais a fait ses débuts sur le Dakar en 2023. Il n’aurait pas pu rêver meilleure première puisqu’il a remporté la course en T4, devenant le plus jeune vainqueur de l’histoire, à 18 ans et 70 jours ! Le premier grand titre de sa carrière en rallye, débutée sur la Baja Europe 2019 avec une zero car de l’organisation. Il a continué dans ce rôle sur le Championnat de Pologne de Cross-Country en 2020, avant de débuter sur le Championnat de Pologne de Drift en 2021, où il était le plus jeune pilote de l’histoire. Troisième en catégorie Pro2, il est arrivé dans la catégorie reine en 2022 et est devenu Champion de Pologne de Drift, démontrant l’étendue de son talent. Il a ensuite commencé le rallye-raid par la Dubai International Baja, remportée en T4 devant son oncle et son père. L’histoire, il a donc ensuite continué à l’écrire sur le Dakar, où il était associé à l’expérimenté Oriol Mena. Septième de la course sur 2-roues en 2018, l’Espagnol a été le co-pilote de plusieurs champions de rallye-raid, comme Chaleco Lopez et Rokas Baciuska. Il a aidé le Lituanien à grimper sur le podium en 2022, avant de guider le sensationnel Eryk vers la victoire. Depuis, le pilote polonais, étudiant en business management, a pris part au Championnat d’Europe de Drift Masters, avec pour meilleur résultat une quatrième place. Pendant ce temps, Oriol a poursuivi la saison de W2RC avec Guoyu Zhang. Les deux hommes se sont retrouvés au Rallye du Maroc, où Eryk disputait sa première course en T3. Le duo a une nouvelle fois montré de quoi il était capable en gagnant le prologue puis l’étape 1. Si des problèmes mécaniques ont freiné leurs ambitions au classement général, il faudra compter sur eux aux avant-postes cette année.

E.G. : « C’est génial de pouvoir faire un nouveau Dakar avec mon père et mon père. On se dit toujours entre nous qu’en réalité, on participe à trois Dakar : l’officiel, celui de la famille où on se challenge, et celui où on regarde le classement général ! Ma première participation, en 2023, a été réussie. Il y avait beaucoup de pression car j’étais un débutant et l’un des plus jeunes concurrents, mais j’ai bien géré ça et je me suis amusé. C’est allé de mieux en mieux chaque jour, et à la fin on a pu pousser pour la victoire. Je suis impressionné par les qualités d’Oriol quand la navigation devient difficile. Personnellement, la navigation n’est pas mon point fort, je suis bien meilleur quand il s’agit d’appuyer sur la pédale ! Après le Dakar, nous avons passé du temps ensemble et développé une relation personnelle avec notre famille. Nous avons été compétitifs lors de notre première course en T3, au Maroc. Nous avons rencontré des problèmes techniques, mais ils ont été résolus et on espère avoir fait de grands progrès. Je suis un pilote ambitieux, je veux respecter la course mais aussi la gagner. Ce sera difficile mais l’objectif est de se battre pour la victoire, et de finir aussi près que possible des équipages T1. »

O.M. : « Nous avons été compétitifs sur notre première course en T3 ensemble au Maroc. L’objectif de ce Dakar est donc de gagner la catégorie Challenger T3 et de prendre de l’expérience pour, plus tard, grimper dans la catégorie reine. Nous progressons course après course dans ce projet très intéressant. Avoir été un pilote moto aide certainement à la navigation. À moto, tu dois être très entraîné psychologiquement parce que tu es seul sur ta machine, tu prends les décisions tout seul. Beaucoup de choses peuvent arriver – un problème mécanique, perdre sa route, une chute –, tu dois gérer toutes les émotions et dans le même temps être rapide. Tu dois être prêt à tout. C’est ce que j’essaie de transmettre à Eryk, qui a une attitude impressionnante dans la voiture. Il est talentueux, compétitif, enthousiaste mais sait aussi rester calme et concentré. Son statut a changé depuis sa victoire au Dakar mais il gère très bien la pression. Il n’y a jusqu’à présent jamais eu de problème de communication dans la voiture. Il a 100 % confiance en mon travail, et j’ai 100 % confiance en son travail ; je crois que c’est la clé. »