« On a bien corrigé le tir »
EN BREF…
N.A.A.
- Nasser Al Attiyah a pendant longtemps pratiqué ses deux passions au plus haut niveau : la course automobile et le tir (ball trap). Mais après avoir participé à 6 Jeux Olympiques et décrochant le bronze à Londres en 2012, il a fait le choix de se consacrer uniquement à l’auto et au projet Dacia, renonçant donc aux JO de Paris.
- Le Qatari débute sur le Dakar en 2004 au volant d’une Mitsubishi qu’il conduit à la 10ème place. Depuis il s’est imposé avec trois véhicules différents : une Volkswagen Race Touareg en 2011, une Mini en 2015, une Toyota en 2019, 2022 et 2023.
- Al Attiyah se présente au départ de son 21ème Dakar au volant d’une toute nouvelle Dacia Sandrider avec l’objectif de conquérir un sixième titre.
- Aux côtés de Sebastien Loeb et Cristina Gutierrez, le pilote de 54 ans, père de deux enfants, a passé l’essentiel de son année à tester son nouveau bolide tout en brillant sur l’ensemble de la saison W2RC. Al Attiyah remporte son troisième titre consécutif en W2RC, qui s’ajoute à ses cinq saisons victorieuses en Coupe du monde de rallye-raid, l’ancêtre du championnat du monde. C’est d’ailleurs au volant de la Dacia, qui faisait sa première sortie officielle qu’il s’est imposé au Rallye du Maroc, ultime manche de la saison.
- Après avoir participé aux 10 derniers Dakar avec Mathieu Baumel qui l’a aidé à remporter quatre de ses cinq titres, Al Attiyah a choisi de se séparer de son copilote et fera équipe avec un autre navigateur français : Edouard Boulanger.
E.B.
- Ingénieur de formation, Edouard Boulanger participe à son premier Dakar sur une moto en 2011, un rallye qu’il n’a pas réussi à terminer.
- Le Français se spécialise ensuite dans la navigation et devient notamment un mapman de talent pour les écuries KTM et Toyota.
- Il passe sur le siège de droite une première fois en 2014 en compagnie de l’Australien Geoff Olholm (abandon) avant de rejoindre Stéphane Peterhansel chez Mini. Pour sa première tentative dans un véhicule de pointe, il connaît le succès sur le Dakar en 2021. Les deux Français continuent à faire route ensemble chez Audi mais avec moins de succès.
- Après le retrait de la marque allemande, ce triathlète accompli a donc été choisi par Nasser Al Attiyah pour la saison 2024. Une cohabitation qui fonctionne à merveille : 3 victoires cette année et un titre de champion du monde W2RC, pour le pilote et pour le copilote.
AMBITION 2025
N.A.A. : « Je suis très heureux de faire partie de la famille Dacia et c’est formidable de se présenter sur le Dakar avec une telle marque. On dirait que nous sommes sur la bonne direction. Il n’y a que quelques petits détails à régler pour passer à la prochaine étape. Le Rallye du Maroc a été une belle surprise, même pour moi, car c’était la première fois que nous nous présentions en compétition avec le Sandrider. La voiture marche très bien. Nous avions eu l’occasion de venir trois fois au Maroc pour des essais. Nous essayons de récolter un maximum d’informations pour tout bien faire en vue du Dakar.
La victoire au Maroc et ce titre mondial pour la première course avec Dacia, on ne pouvait sincèrement rêver mieux. La saison 2024 n’a pas été forcément évidente après notre abandon au Dakar. On a bien corrigé le tir et je suis vraiment content de notre performance ici. On va continuer le développement du Sandrider pour arriver au Dakar au top. Nous allons essayer de gagner dès la première année. »
E.B : « Ce n’est pas un nouveau chapitre, mais un nouveau livre qui s’est ouvert pour moi cette année. Changer de team, de pilote, de voiture, d’environnement et même de langage de communication, ce n’était pas rien ! La culture est également différente car un Qatari n’a rien à voir avec un Français, dans sa manière d’être et dans son histoire. Il fallait faire un reset, et repartir de zéro. J’ai vécu pas mal d’émotions cette année, et je n’en retire que des bons souvenirs. Il n’y a guère qu’en Argentine où j’en ai retiré un goût amer car nous avons écopé d’un trop grand nombre de pénalités. Hormis ça, on a réalisé une saison parfaite.
Ce titre de champion du monde W2RC vient couronner une super saison avec Nasser. Ce n’était pas une saison simple, même si sur le papier, nous n’avons pas commis de faute, que ce soit Nasser ou moi. Il y avait une belle concurrence, avec Sainz, De Mévius, Moraes, Al-Rajhi, jusqu’au bout. C’était intense ! C’est génial de commencer l’aventure Dacia de cette manière ! Cela booste l’équipe à fond pour les prochains mois. C’est également une juste récompense pour tous les sacrifices réalisés ces derniers temps, car ils n’ont pas ménagé leur peine. Voilà un bon coup de boost pour nous ; j’ai le sentiment du travail bien fait. Mais nous ne serons jamais sereins, nos adversaires ne nous regarderont pas travailler les bras croisés. Peu importe qu’on ait gagné le Maroc, le Dakar reste une épreuve extrêmement longue et exigeante. »
