« Notre objectif est de battre les Toyota »
En bref
RB
- Avec trois titres W2RC et trois podiums au Dakar dans les catégories Challenger et SSV, Rokas Baciuska est l'un des jeunes espoirs les plus prometteurs du rallye-raid. L’an dernier, il a impressionné pour ses débuts dans la catégorie Ultimate. Vainqueur de l’éprouvante épreuve 48 Heures Chrono, il a terminé onzième du classement général.
- Pour 2026, le Lituanien de 26 ans rejoint l'équipe d'usine Defender Rally, qui espère faire sensation dans la nouvelle catégorie Stock.
- Rokas court depuis l'âge de sept ans. Il a commencé par le karting et a remporté son premier titre national en 2010. En 2018, il s’est attaqué au rallycross, remportant cette année-là le titre européen Super 1600. Il est devenu l’année suivante le premier Lituanien participer au championnat du monde de Rallycross.
- Rokas a fait ses premiers pas en rallye-raid en 2021 et participé pour la première fois au Dakar en 2022, terminant troisième dans la catégorie SSV aux côtés d'Oriol Mena. Les deux hommes ont été à nouveau réunis pour le Dakar 2025, car le copilote habituel de Rokas, Oriol Vidal -qui sera de retour en 2026-, était alors blessé.
- Rokas a bien failli remporter le Dakar 2023 dans la catégorie SSV. Un problème mécanique lors de la dernière journée lui a malheureusement coûté la victoire. Le Lithuanien a alors rétrogradé à la deuxième place derrière Eryk Goczal.
- En 2022 et 2023, Rokas a remporté le W2RC dans la catégorie SSV. Il a également été couronné l’année suivante dans la catégorie Challenger. Il vise désormais le titre mondial FIA.
- En juin 2024, il a obtenu une licence en gestion du sport et du tourisme à l'université des sports de Lituanie. Il dirige également sa propre entreprise, « RB Driving Experience», dans son pays natal.
OV :
- Oriol Vidal, un ancien pilote de quad devenu copilote, travaille avec Rokas Baciuska depuis 2022. En 2023, il a remporté le titre de navigateur W2RC en SSV.
- Oriol a reçu son premier quad électrique à l'âge d'un an, car sa famille tenait une concession en Espagne. Il a commencé à conduire un quad de 80 cm³ à l'âge de trois ans, puis a participé à des compétitions à l'âge de six ans, principalement contre des motos. Son père lui a également enseigné les bases de la mécanique au fil des ans.
- Bien qu'il n'ait jamais réalisé son rêve de remporter le Dakar en quad, l'Espagnol de 32 ans a terminé deuxième de la Coupe du monde de Bajas en 2016, ce qui lui a valu une offre de copilote pour le Dakar 2017. Après avoir travaillé avec Santi Navarro, Claude Fournier, Adrien Santos et Saleh Al-Saif, il a rejoint Rokas lors du rallye du Maroc 2022, et les deux hommes se sont imposés dans la catégorie SSV. Lors des éditions suivantes du Dakar, ils ont terminé deuxièmes en SSV et troisièmes en Challenger.
- Oriol est également titulaire d'un diplôme en génie mécanique et a travaillé plusieurs années comme ingénieur dans le championnat du monde Superbike, avant de se consacrer à plein temps à sa carrière de copilote professionnel. Ces dernières années, il a souffert d'une blessure persistante au dos causée par une discopathie dégénérative. Bien qu'elle ne guérisse jamais complètement, il a réussi à éliminer les symptômes neurologiques qui l'empêchaient de participer à des compétitions automobiles, notamment au Dakar 2025.
- Oriol est également passionné de cyclisme. Après avoir longtemps pratiqué le VTT, il a découvert le cyclisme sur route en 2016 et a commencé à participer à des compétitions au sein de clubs en 2018. On lui a même proposé de devenir professionnel en 2019, mais il a refusé pour se consacrer au sport automobile. Après avoir participé aux championnats du monde de gravel en 2024, il a passé une partie de l'année 2025 au sein de l'équipe continentale portugaise Efapel Cycling, terminant quatrième du contre-la-montre individuel aux championnats de Catalogne.
Ambition
R. B. : « Après le Dakar, nous avions prévu de continuer en W2RC. Mais j'ai reçu un appel pour un nouveau projet avec Defender. J'ai appris que Stéphane et Sara allaient également s'y impliquer, nous avons donc discuté de l'avenir et sommes parvenus à un accord. Ce sera une nouvelle aventure, très différente de ce que j'ai fait par le passé. J'ai fait du SSV, du Challenger, de l'Ultimate, et maintenant du Stock. Il ne me manque plus que les camions ! (Rires) C'est sympa de tester toutes les catégories du rallye-raid. Et c'est génial de concourir avec une équipe d'usine. Je pense avoir fait le bon choix, car je vais acquérir beaucoup d'expérience pour la suite. C'est un bon projet, et j'espère qu'il attirera plus de monde dans la catégorie Stock. Peut-être verrons-nous un jour des Defender dans la catégorie Ultimate ! La voiture m'a surpris, car je pensais qu'elle aurait du mal à évoluer dans les dunes, mais elle se révèle plutôt agréable à conduire. Comparée à une T1+, elle a des pneus plus petits, une hauteur légèrement inférieure et un poids un peu plus élevé, ce qui rendra certaines parties très difficiles. Notre objectif est de battre les Toyota qui ont remporté la catégorie Stock pendant des années. Ce sera intéressant de les affronter et de voir où nous en sommes. C'est agréable de retrouver Oriol en pleine forme après une année d'absence. Il est récemment venu séjourner chez moi, en Lituanie. Il est important d'avoir une bonne relation entre le pilote et le copilote. Oriol est un type formidable, un bon navigateur, il sait me calmer et nous sommes amis dans la vie. J'ai connu une première étape difficile au Dakar 2025. Nous avons crevé et cassé un bras, ce qui nous a obligés à effectuer des réparations qui nous ont pratiquement coûté deux heures. Sans cela, j'aurais peut-être pu me battre pour le podium ! Nous étions environ 60e à l'issue de la première journée, donc revenir et terminer 11e au classement général a été assez positif. J'étais plutôt déçu, mais nous avions la vitesse. Il est vrai qu'un problème aussi précoce change la donne. Si on se bat chaque jour pour la première place, c'est différent. Mon objectif reste de gagner un jour le Dakar. »
O.V. : « Devenir copilote ne faisait pas partie de mes projets, mais à la fin de l'année 2016, je n'avais pas assez de budget pour participer au Dakar 2017 en quad. À cette époque, la nouvelle catégorie SSV a été introduite et une équipe espagnole a été créée pour participer au Dakar. Comme j'étais pilote Yamaha d'usine en quad et que j'avais de l'expérience en navigation, on m'a proposé de participer en tant que copilote. Au début, j'ai refusé, car cela me semblait être un pas en arrière, mais ensuite, je me suis dit : pourquoi pas ? Je pourrais ainsi acquérir de l'expérience au Dakar et être mieux préparé pour courir en quad l'année suivante. Je ne savais pas alors que cette décision allait changer ma vie ! Rokas et moi nous sommes vraiment rencontrés lors du rallye du Maroc en 2022, notre première course ensemble. Ce fut difficile. Il était jeune, débordait d'énergie, mais il avait très peu d'expérience en rallye-raid. Il avait l'habitude de courir seul en rallycross et en karting, et de toujours rouler à fond ! Il m'a fallu du temps pour gagner sa confiance et lui apprendre les ficelles du métier, mais à chaque course, nous avons amélioré notre communication et notre relation. Aujourd'hui, je dirais que c'est parfait, car nous nous connaissons très bien. Nous sommes plus que des amis. Bien sûr, il y a parfois des tensions, car nous voulons toujours gagner, mais nous savons tous les deux que nous donnons le meilleur de nous-mêmes. Nous acceptons donc toutes les erreurs et les difficultés. Nos espoirs pour le Dakar 2026 sont simples : viser la victoire dans notre catégorie et essayer de finir le plus haut possible au classement général. »

