« Il va falloir avoir les nerfs solides »
En bref
S.P.
- Jeune champion de skate, Stéphane Peterhansel vibrait déjà devant les images du Dakar des années 80, avec Cyril Neveu et Hubert Auriol avalant les dunes du Sahara. Il était loin de s’imaginer que 40 ans plus tard, il serait assis sur une montagne de 14 titres conquis avec certaines des meilleures autos et motos de l’histoire. Et qu’il s’alignerait pour la 36e fois en 2026, à l’âge de 60 ans.
- Redoutable pilote d’enduro, son talent et sa précocité lui permettent un apprentissage ultra- rapide du rallye raid, remportant son premier Dakar en 1991. Le motard au bandana bleu gagne six titres en huit ans au guidon d’une Yamaha. À son passage sur 4 roues, les qualités acquises à moto sont rapidement mises à profit : 7e pour son coup d’essai en 1999, il termine 2e dès l’année suivante. La consécration vient en 2004 : « Peter » devient le deuxième pilote de l’histoire à s’imposer à la fois à moto et en auto après Hubert Auriol. La suite de la saga « Mitsu » lui vaut deux autres succès en 2005 et en 2007.
- Après le retrait de la firme japonaise, il rejoint X-raid et obtient un 10e sacre en 2012. Nullement rassasié par ce cycle victorieux, « Monsieur Dakar » enchaîne avec une autre victoire en 2013. Un nouveau challenge se présente en 2015 avec le retour de Peugeot. En 2016, « Peter » a fait rugir le lion pour la première fois depuis le succès d’Ari Vatanen et sa 405. La série se poursuit avec la 3008, pour un 13 e titre au terme d’un duel sous haute tension avec son coéquipier Sébastien Loeb. En 2021, le livre de records s’enrichit encore : « Peter » devient le seul pilote à avoir gagné en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.
- La collection aurait pu l’inciter à tirer sa révérence, mais il s’embarque avec Audi qui lui propose de participer à la conception et au développement du premier véhicule électrique capable de gagner. La voiture s’impose lors de sa dernière année (2024), mais dans kles mains de Carlos Sainz. Les trois tentatives du vétéran français échouent, d’abord en payant les défauts de jeunesse du RS Q e-tron, puis sur une faute de pilotage en 2023, et en raison de divers incidents en 2024. Lot de consolation : une 50e victoire d’étape en auto, égalant le record de Vatanen.
- Une longue série de 29 Dakar d’affilée disputés depuis 1995 s’achève en 2025. Peterhansel en profite pour reprendre la moto et disputer plusieurs courses, notamment le Trophée FIM Enduro qu’il remporte. Une manière, aussi, de rester en forme avant le nouveau challenge qui l’attend : un 36e Dakar, cette fois avec Defender qui intègre la catégorie Stock. Un projet qui lui rappelle l’esprit de ses premières aventures en rallye-raid, à la fin des années 80. À 60 ans, « Monsieur Dakar » n’a pas encore fini d’écrire l’histoire de son sport !
M.M.
- Michael Metge a entamé sa carrière sportive sur deux roues. D'abord en motocross, puis sur la scène de l'enduro où il s’est illustré en décrochant notamment la 2e place du championnat d'Europe E3 en 2009.
- Influencé par le légendaire Stéphane Peterhansel, il s'oriente vers le rallye tout-terrain et participe à son premier Dakar en 2013, avec l'équipe officielle Yamaha. 18e dès sa première tentative, il continue et se hisse jusqu’à la 11e place en 2016, son meilleur résultat. De Yamaha, il passe à Honda puis à la marque Sherco, gardoise comme lui. Il remporte avec elle sa première spéciale en 2019.
- Comme pour beaucoup de motards, l’heure de la reconversion est synonyme de nouveau rôle de navigateur auto. Contacté par le pilote suisse Jérôme De Sadeleer en 2022, « Mika » dispute son premier Dakar en SSV en 2022. Il aide ensuite le jeune Pau Navarro à décrocher une place dans le Top 10 en 2023, avant de retrouver De Sadeleer et de passer à 2'25" de la victoire SSV en 2024.
- Fréquemment associé à Yasir Seaidan, le Gardois a conduit le Saoudien à remporter le Rallye du Maroc 2024 en SSV, puis trois étapes du Dakar 2025 en Challenger. Une victoire lors de la Baja Morocco, cette fois en tant que pilote SSV, a montré qu’il avait aussi un très bon coup de volant. Ses compétences et son expérience ont amené son idole Peterhansel et Defender à lui confier un siège en 2026, avec pour mission de guider le Dakar D7X-R jusqu’à sa première ligne d’arrivée.
Ambition
S.P. : « Après 35 ans à me bagarrer pour les premières places, j’étais un peu usé par cette pression sur les épaules et ces risques à prendre. Les trois dernières années avaient aussi été compliquées, notamment après cet accident en 2023 et la blessure d’Édouard (Boulanger). J’avais besoin d’un break ! Après l’édition 2024, j’ai refait un peu de moto, je suis revenu à mes premiers amours. Defender est entré en contact avec moi, ils proposent un projet différent qui m’a séduit. Premièrement, leur démarche de venir dans cette catégorie Stock correspond un peu au début de l’histoire du rallye. Elle a un sens car c’est une vraie marque de voitures d’aventures, de off-road. Deuxièmement, cela va être moins de stress que quand on se bat pour la victoire au classement général. Troisièmement, mon amour pour le Dakar ! C’est comme une seconde famille, et une épreuve que j’adore dans son principe. »
« Le règlement Stock a évolué dans le bon sens, et les gens qui vont suivre le Dakar pourront reconnaître la voiture qu’ils peuvent acheter. On va essayer de promouvoir cela. En Stock, il faut gérer la mécanique, emmener la voiture à la fin de chaque étape. Je ne vais pas dire que je vais boucler la boucle, mais j’ai eu l’opportunité de rouler dans les meilleures prototypes autos et sur les meilleures motos, et là c’est un retour à l’esprit de la course où le défi est de terminer. On a passé du temps ensemble avec mes coéquipiers, et en termes de pilotage ils n’ont pas grand-chose à apprendre car ils sont très rapides. Avec mon expérience, je leur fais passer comme message qu’il va falloir avoir les nerfs solides, être capable de réduire l’allure à certains moments, accepter de rouler moins vite si le terrain est cassant ou si les conditions sont mauvaises. Faire le meilleur résultat possible et amener les trois Defender à l’arrivée sera l’objectif. »
« Le règlement Stock a évolué dans le bon sens, et les gens qui vont suivre le Dakar pourront reconnaître la voiture qu’ils peuvent acheter. On va essayer de promouvoir cela. En Stock, il faut gérer la mécanique, emmener la voiture à la fin de chaque étape. Je ne vais pas dire que je vais boucler la boucle, mais j’ai eu l’opportunité de rouler dans les meilleures prototypes autos et sur les meilleures motos, et là c’est un retour à l’esprit de la course où le défi est de terminer. On a passé du temps ensemble avec mes coéquipiers, et en termes de pilotage ils n’ont pas grand-chose à apprendre car ils sont très rapides. Avec mon expérience, je leur fais passer comme message qu’il va falloir avoir les nerfs solides, être capable de réduire l’allure à certains moments, accepter de rouler moins vite si le terrain est cassant ou si les conditions sont mauvaises. Faire le meilleur résultat possible et amener les trois Defender à l’arrivée sera l’objectif. »
M.M. : « Rouler aux côtés de Stéphane Peterhansel au sein de la très attendue équipe Defender Rally est un moment fort de ma carrière. L’arrivée d’une icône comme Defender au Championnat du Monde FIA des Rallyes-Raids est un événement majeur pour le sport. J’ai hâte d'être au Rallye Dakar et d’y laisser ma marque. Qui de mieux pour piloter que la légende du Dakar en personne ! »
