« Le Dakar m'a toujours intrigué »

Dans le monde du sport automobile, Romain Dumas fait partie de ces pilotes qu’il est inutile de présenter. Son palmarès parle pour lui : triple vainqueur des 24h du Mans en 23 participations, Champion du monde d’endurance, des victoires par dizaines sur des tracés mythiques (Sebring, le Nürburgring, Silverstone, Spa, etc.) et des records à la pelle, à Pikes Peak notamment. Aux origines, il y a l’insouciance d'un gamin Cévenol dont la seule idée en tête est de s’identifier à Maurice, concessionnaire de voitures d’occasion à Alès et pilote amateur sur Alpine, Porsche et Peugeot 205 dans les rallyes du coin. Aujourd'hui, le papa de Romain a 74 ans et coule des jours heureux aux côtés de Geneviève, la maman, commerçante, et passionnée elle aussi de voitures de course. Ce duo de choc est toujours en activité dans les rallyes dans le Sud de la France ! Romain Dumas a donc de qui tenir. Très tôt, Romain, le pré-ado, prépare ses kartings lui-même. Le foot et le tennis ne font pas le poids. Vainqueur du volant Elf à 16 ans, l’ado voit sa carrière décoller. La suite on la connaît. Avec le Dakar, le Cévenol choisi d’élever le niveau de difficulté après deux expériences concluantes dont une 8e place en 2017. Depuis, Romain Dumas, à la tête de sa propre structure, RD Limited, conçoit le buggy DXX et connaît de nombreuses péripéties sur ses trois expériences en Arabie Saoudite. La dernière en date reste l’incendie au Shake Down de l’exemplaire de son coéquipier Alexandre Pesci juste avant le départ de Jeddah. Grand prince, le boss laisse sa propre voiture au Suisse et reçoît en retour un cadeau inespéré. Touché par ce geste chevaleresque, Nasser Al Attiyah en personne fait rapatrier de son musée un de ses Hilux avec lequel Romain et Rémi Boulanger prennent finalement le départ du Dakar 2022. Une folle histoire achevée deux étapes plus tard en raison de soucis de boîte de vitesse. La paire Dumas-Delfino est reconduite cette année pour la 2e fois d'affilée après une 29e place conquise en 2023. Le duo paraît mieux préparé grâce notamment aux courses disputées par la suite pendant cette année civile, dont une victoire au Merzouga. Nul doute que Gabin, âgé de 10 ans et fils de Romain, sera devant son écran pour suivre la course de son père, sous les yeux de Maurice, le papy toujours aux aguets.

R.D.: « Le Dakar est la discipline la plus éloignée de l’endurance. Pour réellement percer, il faut des moyens, du temps et de l’investissement d’équipe. Le Dakar m’a toujours intrigué. J'ai suivi de loin l’annonce du tracé. De toutes façons, chaque année il est annoncé comme étant de plus en plus dur. En 2023, c’était des dunes tout le temps. On verra bien quand on y sera. »


M.D.: « Je suis un ancien commandant de bord dans l’armée de l'air. Quand j'ai arrêté l’armée, j'ai transféré mes compétences de navigation au rallye-raid. Ce Dakar risque d’être dur, c’est nouveau, on ne sait pas trop. On est tous sur un même pied d’égalité. C’est ça qui est intéressant. Tant qu’on ne l’a pas fait, c’est un peu obscur. Le Top 10 est tout à fait accessible. Pour le Top 5 ça va dépendre des autres. J’ai une facilité à comprendre les cartes, grâce à la navigation aérienne. En 2023, on était 6e au général quand on a cassé le pont à la 12e étape, soit à deux jours de l'arrivée (29e place finale). Finir dans les dix premiers est vraiment jouable. Je fais entièrement confiance à Romain au volant. »