« On est bien piètres pilotes, et on a peu de moyens »
En bref
T.C.
- Thierry est un professionnel de la mécanique, un motoriste spécialisé et à son compte. Son père lui a transmis à lui et son frère aîné la passion des sports mécaniques, notamment celle du Dakar, qu’enfants ils sont allés voir partir dans leur région parisienne natale.
- Installé en Bretagne, Thierry a fait appel à des copains depuis près de 3 ans pour préparer une Renault 18 4x4. Inspirés des frères Marreau, les deux frères Campos n’ont pas la prétention de reproduire le véhicule de leurs compatriotes.
- Avec un budget réduit, aidé par une chaîne d’entre-aide de circuit court et local, l’équipe La Camposienne sera en autonomie totale en Arabie Saoudite, sans assistance.
L.C.
- Laurent a beau être l’aîné de la fratrie Campos, il avoue sans détour être le suiveur. Le détonateur de leurs expériences communes, comme une virée sur l’île de Man pour aller voir le Tourist Trophy, c’est toujours son frère. Le Dakar Classic ne déroge pas à la règle.
- Bricoleur, Laurent n’est pas un professionnel de la mécanique comme son cadet, mais il a toujours entretenu et retapé des motos et des autos avec un leit motiv : ne pas rouler avec les mêmes véhicules que les autres.
- Jeune restaurateur, Laurent a ouvert une brasserie quelques semaines avant son départ pour le Dakar. A l’opposé de ceux qui s’offrent l’aventure du Dakar Classic pour leur retraite comme récompense de leurs années de labeurs, lui plonge la tête la première !
Ambition
T.C. : « Notre père pratiquait le sport auto en banlieue parisienne quand on était petits. Du slalom sur des parkings, c’était la mode à l’époque, et des courses de cotes aussi. On regardait le Dakar à la télévision avec lui. On est allé voir des départs au Trocadéro, des prologues en Bourgogne chez Gérard Bourgoin, ça nous a fait rêver. Je suis devenu motoriste, spécialisé dans la restauration de moteurs thermiques des années 1900-1980, que ce soit automobile, aviation ou locomotive. Lorsque l’on a vu la naissance du Dakar Classic, les paysages à la télévision, je me suis dit que c’était peut-être le seul moyen de faire un petit truc à notre niveau. J’ai fait un peu de compétition comme mécanicien, mais le rallye-raid, on n’a aucune expérience, on est piètres pilotes, et on a peu de moyens. Notre père est décédé il y a six ans et je remets ma part de son héritage dans le jeu, c’est ma vision des choses. On prépare l’auto depuis 3 ans avec deux amis retraités, Harley et Robert, qui viennent une fois par semaine me donner la main. L’idée, c’est de prouver que l’on peut le faire à moindre coût grâce à l’entre-aide. Mais cela reste une création, on verra la première demie heure si on a vu juste ou pas. Je pense que l’on a fait ce qu’il faut pour l’auto. C’est l’aventure humaine qui importe. On y va en autonomie complète, avec les pièces et notre tente dans l’auto, je ne sais pas si c’est bien gérable. On a choisi la R18 après avoir pensé à la Fiat Panda et la Lada Niva. Mon frère est né en 1970, moi en 1974. Les années 1980-86, quand on a 10-14 ans, c’était les frères Marreau. On ne cherche pas du tout à les copier, on ne s’identifie pas à eux. On n’a pas leurs connaissances, ni leurs âges… c’est peut-être notre seul avantage ! »
L.C. : « C’est mon frère le meneur, moi je le suis. On est novices tous les deux. Je ne sais pas pourquoi il a eu cette idée. J’y vais avec lui tout simplement car je n’aurais jamais eu l’idée de le faire, et autant qu’on le fasse ensemble. On a la passion des sports mécaniques. J’ai commencé avec la mobylette, puis les motos, j’ai retapé des autos... Moi, je fais ça dans mon petit coin, en motocross et sur piste à moto. C’est mon frère qui s’occupe de la voiture, il est en Bretagne à 600 km de chez moi qui suis en pleine reconversion professionnelle. On ouvre une brasserie dans le Cher avec ma compagne. Ce n’est pas vraiment le moment, mais c’est vrai aussi que j’aurais pu m’investir un peu plus... Mais le Dakar était prévu avant, c’est l’aventure ! On va tourner derrière le cerceau, de toute façon on est aussi novice l’un que l’autre en navigation. J’ai regardé le tuto, je n’ai pas tout compris, ça va être compliqué, mais on va s’y mettre. On voulait faire ça à l’ancienne, avec un budget réduit. La voiture est mieux préparée que nous. »
