« Une fierté d’être un des 2 équipages 100 % féminin »
En bref
S.B.
- Sophie a grandi dans le Morvan, une région de la France propice à la pratique du tout terrain qu’elle tutoie à moto dès l’adolescence puis en 4x4.
- Passionnée par le Paris-Dakar, elle assiste à des départs en Sologne avec son oncle.
- En 2015, Sophie débute la compétition en régularité. Dès 2016, elle prend sa licence à l’ASA Morvan, le club automobile où elle rencontre plus tard Christine.
- Sophie possède une quarantaine de courses de régularité à son actif, dont plus de la moitié au volant de sa Scirocco modèle 1985.
- Elle contacte Christine dès son retour du Dakar Classic 2025 pour lui proposer de faire équipe en 2026. Ensemble, elles forment l’un des 2 équipages 100 % féminin du Dakar Classic 2026, l’autre duo d'Anglaises étant également engagé au sein de la Team SSP.
C.B.
- Rien ne prédestinait la chirurgienne-dentiste bourguignonne à participer un jour au Dakar. Rien si ce n’est sa fascination pour les aventuriers du Paris-Dakar depuis 1979. Christine a alors 15 ans devant le poste de télévision. Plus tard, étudiante, elle assiste à des départs du Dakar, à des rallyes dans sa région et passe son permis moto pour pratiquer l’enduro en amateur.
- En 2022, elle participe au Rallye des Gazelles 2022, sa première compétition automobile, accompagnée par la Team SSP de Julien Saumet. Elle reconduit l’expérience dans les mêmes conditions en 2024. C’est là que Julien lui dit que le Dakar Classic est à sa portée.
- Christine s’engage en 2025 avec un ami des bancs de la Fac avec qui elle partageait sa passion à l’époque. Bruno Delagneau était là pour la féliciter à l’arrivée de son premier Rallye des Gazelles et l’a suivi en Arabie Saoudite. Ensemble, ils ont terminé leur premier Dakar Classic et envisagent de revenir dans un futur proche.
- Sophie et Christine ont 2 mois d’écart, le même parcours de motardes dans les chemins de Bourgogne, elles sont deux professionnelles de la santé et elles vont se partager le volant du Toyota. Un duo qui a des airs de siamois !
Ambition
S.B. : « Je suis passionnée de sports mécaniques depuis l’enfance. À 14 ans, j’avais un Yam 50 pour rouler dans les chemins du Morvan où j’ai grandi. Ensuite, je suis passée à la 125, puis à la Suzuki 350 DR, toujours en enduro loisir. J’ai eu mon permis auto à 18 ans et 3 jours, et six mois plus tard mon permis moto gros cubes. Pendant ma période moto, j’ai aussi eu un Lada Niva pour rouler dans les chemins. Et depuis 2000, j’ai un Land Cruiser KZJ 95. Il a aujourd’hui 400 000 km, il sort de son adolescence ! Le Dakar, je le suis assidument depuis 1980. Il passait sous les fenêtres de mes grands-parents à Orléans. Avec mon oncle, sur sa Yamaha 500 XT, on allait le voir directement à La Source. J’ai aussi plusieurs copains qui l’ont fait, à moto et en auto. Chaque mois de janvier, la période des inventaires dans ma profession d’opticienne-optométriste, je me changeais les idées en les suivant en direct, j’étais une pro d’iritrack ! Pour moi, Dakar est un mot magique pour une autre raison : j’aurais dû y naitre. Mon père était militaire sur place et avait envisagé l’achat d’un magasin d’optique, son métier et la voie professionnelle que j’ai aussi suivie. Mais il a été rapatrié pour raison médicale. Notre expatriation ne s’est pas faite. Il nous a emmené là-bas l’année de mon Bac. En tout cas, Dakar a toujours raisonné. »
C.B. : « J’ai toujours aimé les voitures de sport, mais je n’étais pas du tout prédestinée à participer au Dakar. Depuis la création de la course, ses aventuriers m’ont toujours fascinée, qui plus est en Afrique, sur ces terres où la vie est restée centrée sur l’essentiel. J’y ai vécu par la suite dans ma vie adulte, notamment au travers de missions médicales associatives. Mais avec en plus ce bruit du moteur, c’est un plaisir inexplicable. N’imaginant même pas que le Dakar me soit accessible, en 2020 on s’est décidé avec une amie à faire le Rallye des Gazelles. Et en janvier 2025 avec Bruno, j’ai vécu trois semaines qui ont comblé toutes mes attentes. Sur le podium d’arrivée que l’on a eu la chance d’atteindre sans connaître de gros problèmes comme tant d’autres, ce Dakar 2025 m’a comblé au-delà de mes attentes. Avec cette médaille de Finisher autour du cou, ça donne forcément envie d’y retourner ! En plus, pour des purs novices, on a terminé dans le milieu du classement, ce qui est honorable. On savait que Bruno ne pourrait pas repartir dans l’immédiat, et très vite au retour, Sophie m’a contactée. Elle avait suivi mon parcours et m’a demandé si on pouvait partir ensemble. On y retourne dans les mêmes conditions. Pour moi, ce sera la 4e expérience avec l’équipe SSP. Avec Sophie, on partage le même parcours pour le goût de l’automobile et du sport auto, ce qui n’est déjà pas si fréquent pour des filles. On a aussi pas mal d’expérience de vie, on sait la chance que l’on a de vivre cette expérience incroyable et on a aussi la fierté d’être un des 3 équipages 100 % féminin de tout le Dakar. Il y a une autre équipe en Classic, anglaise, elle aussi chez SSP, et une équipe italienne en camion. On veut montrer qu’on vient là pour en découdre ! Mais tout ce que l’on souhaite, c’est décrocher la médaille de Finisher. Je sais trop combien tout peut arriver, jusqu’au dernier moment. »
