« C’est le rêve d’une vie et c’est même perturbant de se dire que ça y est, tu y vas ! »
EN BREF…
A.L.
- Alexandre a baigné dans la passion des sports mécaniques, partagée avec un oncle et un cousin. Il a commencé par un stage dans l’organisation du Dakar avant de devenir apprenti chez Nissan Dessoude, équipe basée à proximité de chez lui. Un environnement royal pour découvrir le rallye-raid.
- Le Normand travaille dans l’équipe durant huit ans, participant au Dakar de 2002 à 2007 en tant que mécanicien. Désormais commercial, il découvre les joies de la compétition en 2022, depuis l’habitacle d’un camion engagé en Classic. Associé à son ami Fabien Lecaplain, il décroche en 2024 une étonnante troisième place dans sa catégorie. Une performance qui, de fil en aiguille, a conduit à un nouveau défi : participer au Dakar moderne chez les camions.
- En 2005, Alexandre a volé à la rescousse du Dakar de Jean-Marc Fortin. Vingt ans plus tard, le Belge ne l’a pas oublié. Et quand il a appris qu’Alexandre s’investissait en assistance sur le Dakar moderne, il lui a demandé de s’occuper de son équipe. La prestigieuse structure Overdrive Racing sera ainsi l’une des premières clientes du Team NRS, qui en a profité pour louer son camion du Classic à un équipage de passionnés.
M.A.
- Aussi loin qu’elle se souvienne, Marion a toujours côtoyé le monde du sport auto. Une vocation héritée de son père Philippe, qui fut pilote et même concurrent du Dakar en Afrique. Enfant, elle allait voir passer les véhicules à Clermont-Ferrand ou au Château de Lastours, rêvant de faire un jour partie de la caravane.
- Inspirée par les femmes qui se font une place dans le milieu des sports mécaniques, Marion leur emboîte le pas dès la fin de l’adolescence. Elle débute sa carrière à 18 ans et commence aux côtés de son père. Un grave accident met un terme à la carrière de Philippe en 2008. Sa fille continue, apprend, progresse. Jusqu’à devenir championne de France des rallyes tout-terrain T2 en 2016.
- Douée au volant, la pilote se cherche alors de nouveaux défis. L’amour des grands espaces est toujours là. Elle fait ses gammes en rallye-raid en tant que navigatrice, puis entre au Dakar comme conductrice de l’organisation. De 2021 à 2024, Marion a emmené les photographes sur les spéciales. Ainsi ont été faits ses premiers kilomètres sur le Dakar, qu’elle découvrira dans sa configuration course en janvier. Une aventure d’autant plus émouvante qu’elle se fera avec Alexandre Lemeray, qui œuvrait avec son père à l’époque africaine du Dakar.
F.L.
- Fabien semblait destiné à faire le Dakar. Né d’un père transporteur, il a grandi à quelques kilomètres de l’équipe Nissan Dessoude, qu’il voyait défiler en ville avant de partir au Paris-Dakar. Il était « tout gamin » quand est né le rêve d’y participer.
- Gérant d’une société de transport, le Normand profite de la création du Dakar Classic pour mettre les pieds (et les roues) dedans, accompagné de son ami Alexandre Lemeray. Engagés en 2022, ils y connaissent les galères habituelles d’une première fois, mais leur sens de la débrouillardise impressionne.
- Deux ans plus tard, ils emmènent leur camion au troisième rang de leur catégorie sur le Classic. Des écuries viennent alors toquer à leur porte pour leur parler du travail en assistance vers lequel ils pourraient tendre. Une fois encore, les deux amis se retroussent les manches. Ils réunissent le budget, achètent un DAF XF, mettent tout en place, partent tester leur camion au Rallye du Maroc... et en reviennent avec un contrat pour disputer leur premier Dakar moderne en assistance.
AMBITION 2025
A.L. : « J’ai fait six Dakar en assistance camion entre 2002 et 2007 pour le team Dessoude. À travers mon métier de commercial, je parlais du Dakar à mes clients. Je me suis rendu compte que beaucoup de gens en rêvent et qu’en regroupant les moyens, on peut y arriver. Il y a trois ans, en trois mois on a trouvé des sponsors et on a reçu beaucoup d’aide. Pour moi qui étais habitué à être payé pour partir au Dakar, ça a été une vraie nouveauté ! Après une année blanche car c’était financièrement compliqué, on est revenus l’an dernier. On a eu beaucoup de problèmes, mais ils ont été surmontés et ça a renforcé nos liens. On a fini 3e de notre catégorie. Derrière on s’est dit : ‘On va acheter un camion et aller dans la cour des grands.’ On a cassé la tirelire et créé une société. On a aussi reloué notre camion du Classic à des gens qui rêvent de faire ça, et on va les accompagner. J’ai fait leur checklist, j’essaie de penser à tout pour qu’ils soient heureux. Ce sera le #915 piloté par Hubert Lelièvre. C’est son rêve de gamin et je suis très content d’emmener des gens comme lui. »
M.A. : « J’allais voir passer le Dakar quand j’étais toute gamine et mon papa l’a fait, donc j’ai baigné dedans. Disputer cette course a toujours été un rêve. J’ai fait beaucoup d’endurance et de rallye, mais je voulais changer un peu de discipline. J’ai toujours été passionnée de voyage et de rallye-raid, alors j’ai commencé et je me suis intéressée au copilotage. Alexandre était dans l’aventure Dakar de mon papa il y a 20 ans, donc ils m’ont contacté et m’ont proposé de le faire. C’est le rêve d’une vie. C’est même un peu perturbant de se dire que ça y est, tu vas le faire ! Le Dakar sera réussi si on accomplit cette mission d’assistance, d’aide aux concurrents, et qu’on passe de bons moments dans la cabine. Je sais qu’avec la tension, la fatigue, c’est parfois difficile. Si on peut avoir la banane, ce sera un Dakar réussi ! »
F.L. : « Je suis de Saint-Lô dans la Manche, du même coin qu’Alexandre. J’ai toujours baigné dans les camions. J’ai la chance d’avoir pu vivre mon rêve en participant deux fois au Dakar Classic. On a fait le Rallye du Maroc il y a un mois et demi pour tester notre nouveau camion et se montrer aux clients. On a réussi à signer avec Overdrive Racing pour être leur deuxième camion d’assistance. C’est beau parce qu’on est partis de rien. Quand en septembre 2021 on s’est dit qu’on y allait, tout le monde nous prenait pour des malades. On a travaillé jour et nuit, et on a pris le départ. On n’avait pas d’assistance, on faisait tout nous-mêmes. Pour des petits, on s’est bien débrouillés ! Le destin, il y a des moments où il faut le provoquer. On se dit qu’il y a moyen de se faire une place dans l’assistance en faisant une bonne prestation ici. »