« Maintenant, je préfère la régularité »

Lionel Guy est un « landiste » comme on dit dans le jargon des amateurs de 4x4 pour désigner les adeptes de la marque Land Rover. Garagiste depuis 26 ans dans l’Aude, spécialiste des « Land Rover ancienne génération », il est aussi organisateur de circuits découverte au Maroc en 4x4 sous une formule incluant la location de Land Rover. Le Dakar a toujours été un rêve d’enfant. En 1998, il participe à son premier rallye-raid en Tunisie. C’est aussi là qu’il se lie d’amitié avec un concurrent, propriétaire d’un Range Rover première main dédié à la course. Il l’a acquis cette année-là et ne s’en est jamais séparé. En 2005, il part au Dakar, mais avec un Land 110, sans réussir à voir l’arrivée. Nouvel abandon en 2011 à bord d’un camion en qualité de copilote-mécanicien. Pour lui, comme pour son Range qui a couru le Dakar 1991 mais qui n’est pas allé au bout, le Dakar a comme un goût d’inachevé. En 2022, l’affront est lavé grâce au Dakar Classic ! 44e à l’arrivée, le Range Rover a enfin brisé le sort. Deux éditions plus tard, Guy revient, cette fois avec un compagnon landiste lui aussi. Dans le domaine de la peinture industrielle, Johnny Mauduit, originaire de banlieue parisienne, s’est mis au rallye-raid en compétition après la pandémie de Covid 19. À la même période, il descend aussi s’installer dans l’Aude, près de l’atelier de Lionel. Pour la première fois, il sera copilote. Voilà comment une paire d’amis du 11 (département de l’Aude) ne vont faire qu’un durant deux semaines en Arabie saoudite !

L.G. : « Mon Range Rover de 1986, c’est mon bébé. Je l’ai depuis 1998, personne ne le touche à part moi. Il n’a fait que de la compétition. Il a participé au Dakar 1991 et ensuite aux Pharaons, à l’Atlas, au Tunisie, à Dubaï, à des Bajas au Portugal et en Espagne. Il a tout fait, il a couru partout. Je possède aussi un Bowler Wild Cat. Lors de mes deux Dakar, cela n’était clairement pas pour nous. Nous n’étions pas assez équipés, trop seuls aussi. Comme je le disais en rigolant avant de partir sur le Dakar Classic 2022, j’espérais enfin assister à un briefing ! Aux horaires auxquels on arrivait lors de mes deux participations au Dakar, je n’en avais jamais vu un seul ! Depuis 2022, c’est fait ! Maintenant, je préfère la régularité à la forme traditionnelle du rallye-raid, car tu sais en permanence si tu es bien ou pas, c’est ultra stimulant. Et je trouve que cela évite les temps morts entre toi et le copilote, cela te garde en éveil, c’est vraiment sympa. On va repartir à l’ancienne, sans cadenceur et toujours avec mon Range qui a roulé le Dakar en 1991. On sera engagé aux deux challenges apparus en 2023 : Authentic Codriver et Iconic Classic, Le copilote doit rester le commandant de bord. »

J.M. : « J’ai été bercé par le Dakar toute ma jeunesse. Gamin, nous vivions en région parisienne et nous allions voir passer la course à Fresnes avant de la suivre à la TV. Il y a deux ans, je me suis dit qu’à force de regarder les copains en course, il était temps d’en faire par moi-même. J’ai acheté un Bowler Tom Cat 2 avec lequel j’ai participé à deux courses en Tunisie et au Maroc. Lionel était le mécano du groupe d’amis avec lequel je pratiquais déjà le 4x4, on se connait depuis 2016. On roule tous en Land. Au départ, je lui ai emmené mon véhicule en entretien. C’est devenu un ami et on a commencé à faire des raids ensemble. Quand j’ai acheté mon véhicule de course, on l’a préparé ensemble et il est venu sur mes rallyes en assistance. Au départ, il envisageait de partir sans copilote sur le Dakar Classic. Mais à force d’attendre le feu vert de l’organisation, il s’est dit qu’il risquait de se retrouver sans copilote de disponible si on lui demandait d’en avoir un. Je lui ai dit qu’il était tout trouvé s’il en avait besoin. L’avantage que je pense avoir, c’est que je sais les infos dont le pilote a besoin. On a découvert les instruments de navigation à Château-Lastours lors de la journée de présentation du Dakar. »