« On va écrire les premières pages de l’histoire »

Sylvain Espinasse n’aime pas les histoires ordinaires, et son curriculum sur le Dakar en est la parfaite illustration. En 2012, et alors que son expérience en compétition se limite à quelques courses régionales et nationales d’enduro, Sherco lui confie une moto pour assister Frans Verhoeven sur le rallye. Un rêve pour celui qui, à la tête d’une entreprise de construction de maisons de bois, a longtemps privilégié sa vie professionnelle au détriment de sa passion. En Amérique du Sud, Sylvain est enfin récompensé de son dur labeur. Il s’évade sur les pistes… et réussit à rallier Lima. Fasciné par le défi que représente un Dakar sans assistance, il s’aligne en « malle-moto » deux ans plus tard, et va aussi au bout de l’aventure. Sa troisième participation, en 2016, constitue encore un nouveau défi : il convainc RS Concept de lui préparer une Husqvarna 125 TE, donc un 125cc 2-temps, pour faire les milliers de kilomètres de course. Et accomplit son objectif, accompagné par la chaleur d’un public aussi intrigué qu’admiratif. Nicolas Chaix, alors team-manager chez Sherco, suit tout cela avec attention. Séduit par sa capacité de gestion et sa bonne humeur peu importe les circonstances, Nicolas promet à l’Auvergnat que si, un jour, il vient à engager des motos électriques sur un Dakar, il aura une machine de réservée. Les deux hommes se retrouvent aujourd’hui sous la bannière d’une nouvelle marque, Tacita, entreprise italienne engagée sur le Dakar Future-Mission 1000. Le rôle de Sylvain sera le même que lors de ses trois apparitions sur la course : amener la moto à l’arrivée. Marathonien, il sait doser ses efforts et l’a prouvé dans sa vie, sur deux roues comme sur deux jambes. Une qualité précieuse pour contribuer comme il se doit au projet de développement mené par Tacita.

« J’ai fait trois Dakar complètement différents les uns des autres. Je suis comme ça dans la vie, j’aime les défis. La moto électrique est une grande avancée technologique, nous n’en sommes qu’aux débuts et la marche que nous offre A.S.O., avec Mission 1000, est extraordinaire. Chapeau à ceux qui en ont eu l’initiative car c’est un moyen de lancer ces projets, d’accéder à la course et d’obtenir de la visibilité médiatique. C’est un laboratoire, je suis dedans et on va écrire les premières pages de l’histoire. L’objectif est de faire la totalité du parcours tracé par A.S.O. C’est un défi technologique d’autonomie et de gestion, il faut montrer que la moto est capable de le faire. On est partis d’une feuille blanche il y a six mois, mais l’électrique, ça bouge de partout. Rien qu’en quelques mois, les éléments de la moto ne sont plus les mêmes ! Le Dakar Future va permettre de montrer aux gens qu’ici aussi, nous sommes des personnes très censées, qui travaillons sur les nouvelles énergies. »