« Aller au-delà de ce qu’on pense être capable de faire »
EN BREF…
- Michael fait partie de ceux qui ne rechignent jamais devant l’effort. Son quotidien professionnel le prouve. Chauffeur grumier durant de nombreuses années, il transportait des bois abattus en montagne jusqu’aux entreprises qui les exploitent. Une profession où il faut s’adapter aux imprévus, faire preuve de sang-froid et veiller en permanence à limiter les risques, si nombreux au volant d’un camion qui peut peser jusqu’à 80 tonnes. Les montagnes, il ne fait pas que les déplacer : il les gravit aussi. Il a par exemple déjà fait l’ascension et la descente du Mont Blanc… en une journée !
- Pilote amateur en cross et dans le sable, le Haut-Savoyard construit son rêve de Dakar en se nourrissant des conseils et souvenirs de son mentor Étienne Vulliet, ancien participant en Afrique et en Amérique du sud. Tout bascule en 2017, quand Michael se brise la nuque lors d’un grave accident de motocross. Des mois de rééducation, un mental d’acier et une longue phase de soins sont nécessaires pour se reconstruire.
- Les efforts de Michael lui permettent de reprendre la moto, puis la compétition. Il s’ouvre même les portes du Dakar 2023, décoré du n°74 de la Haute-Savoie. C’était aussi celui d’Étienne, présent pour l’épauler dans l’aventure. Mais dès l’étape 2, le rêve vire au cauchemar à cause d’un accident. Une fois encore, l’abnégation du Savoyard est plus forte. Il serre les dents jusqu’à l’arrivée et décroche une 60e place plus que méritante dans ces conditions.
- Homme de défis, Michael veut maintenant terminer le Dakar en Original by Motul. Le challenge ultime. Son dernier sur la course, promet-il. Il n’a pas réussi l’an dernier (abandon sur chute) et retente sa chance en 2025, aux couleurs de son entreprise d’exploitation forestière. Pour son entraînement, il profite notamment des installations du Magland Raceway, au pied du toit de l’Europe. Michael trace et entretient la piste de cross grâce à son savoir-faire en maniement d’engins de terrassement.
AMBITION 2025
M.J. : « Lors de mon accident, en 2017, il n’y avait plus que mes yeux qui bougeaient. Au début, tu te dis que tu vas tout arrêter. Puis tu te raccroches à tes bons souvenirs, à tes rêves, et tu te remets à te battre en travaillant deux fois plus que les autres. La perspective du Dakar m’a aidé à me reconstruire. J’ai travaillé d’arrache-pied. J’avais dit que 2024 serait mon dernier Dakar, mais je reviens parce que je n’ai malheureusement pas pu le terminer. J’ai un petit goût d’inachevé donc j’ai envie de finir ce que j’ai commencé, boucler la boucle. J’ai récupéré mais ça a demandé un gros travail, j’ai mis longtemps à retrouver la forme adéquate. J’aimerais avoir une deuxième médaille de finisher et une première en malle-moto, car c’est une autre vision de la course. C’est un défi dans le défi, c’est très difficile, c’est un truc de fou. Il faut tout le temps repousser ses limites, sortir de sa zone de confort et aller au-delà de ce qu’on pense être capable de faire. Je me suis totalement retrouvé là-dedans. C’est ma vision du sport. Il me faut aussi remercier ma femme et mes enfants pour leur soutien et tout ce qu’ils m’apportent. Rien ne serait possible sans eux. »