« Montrer que l’on peut faire de belles choses »
EN BREF…
S.R.
- Sandra a déjà participé au Dakar Classic en 2023 sous les couleurs de l’Écurie frères d’armes au service de militaires blessés. Elle était déjà au volant d’un camion, escortée pour cette première occasion de son mari, militaire de carrière, devenu team manager pour ce nouvel engagement de l’équipe.
- Cette année, elles sont trois femmes dans la cabine. Sandra la volontaire civile accompagne deux femmes militaires blessées.
- Mécanicienne de formation, celle qui a été gérante d’un garage auto et poids lourds a plus de dix ans d’expérience en rallye-raid dont 4 participations au Rallye des Gazelles.
- Les camionneuses sont aussi au service de l’équipage du Peugeot P4 composé de deux anciens militaires blessés.
S.L.
- Engagée depuis 2005 et toujours active au sein de l’Armée de Terre, Séverine a connu une amputation fémorale gauche suite à un cancer des os voilà sept ans après notamment avoir rempli des missions en Centrafrique, au Liban ou au Mali.
- Le défi du Dakar Classic est son premier parcours au sein du programme des armées de reconstruction par le sport.
- C’est elle qui aura la charge de la navigation dans la cabine.
A.V.
- Aurore est également militaire toujours active, mais blessée psychique.
- Elle va prendre la place du mécanicien dans la cabine, en charge des pneus et des photos avec un second œil sur la navigation.
- Pour elle comme pour Séverine, il va s’agir de sa première compétition de sport mécanique.
AMBITION 2025
S.R. : « Cette année, on a volontairement cherché à composer un équipage 100 % féminin. On ne savait pas si on allait pouvoir le faire, il est difficile de trouver des femmes blessées volontaires pour faire du rallye-raid, qui plus est en camion. Mais Séverine et Aurore m’ont rejointe. On apprend à se connaître, on essaye de se découvrir pour passer une belle aventure. Nous aurons en charge l’assistance du P4 de l’équipe et un mécanicien, Gilles Gateau, sera là le soir au bivouac en assistance. Le camion n’est plus le même qu’en 2023 et le châssis du P4 a été mis à nu dix jours avant de partir à Barcelone. Pour sa première participation, on l’avait révisé mécaniquement, mais on s’est rendu compte que le châssis était attaqué. Emmanuel mon époux, Gilles et moi avons travaillé dessus, Séverine, Aurore et les garçons, qui ne sont pas du coin, nous rejoignant quand ils le pouvaient. Le but est de passer la ligne d’arrivée avec les deux équipages en ayant vécu une belle aventure humaine et sportive pour leur permettre de se reconstruire. On ne cherche pas le classement. Cela va nous titiller une fois que l’on sera rôdées, mais le but premier est que cela se passe bien, il faudra être attentive et disponible. La priorité, c’est eux les blessés. »
S.L. : « Je développe une esthétique en impression 3D pour les amputés fémoraux avec le CERAH (centre d’étude et de recherche sur les appareillages des handicapés) à l’hôpital militaire des Invalides. C’est par ce biais que j’ai rencontré l’écurie Frères d’Armes au travers d’Emmanuel et de Raphaël qui ont participé au Dakar Classic 2023. C’est un général qui m’a recommandé d’intégrer ce programme et j’ai répondu « oui mon général ». Après réflexion, c’est vraiment positif car cela me permet d’exister pour moi. Parce qu’avant cela, j’étais soit la maman, soit la femme de mon mari officier, soit le sous-off’ handicapée du régiment. J’avais des étiquettes. Là je réalise ce projet pour moi et pour montrer aux autres qu’on est une femme, certes handicapée, mais que l’on peut faire de belles choses. Que même blessée des armées, la vie ne s’arrête pas et qu’il faut en profiter. Je le fais aussi pour donner espoir aux autres blessés au fond de leurs lits d’hôpitaux, pour leur montrer qu’ils pourront faire encore plein de choses après. Je vais assurer la navigation de l’équipage. J’en ai fait avec l’armée, surtout de la topographie, et Sandra m’a donné quelques cours, expliqué la lecture de road book, ce qu’elle attend comme informations. Le but est de prendre le départ et d’aller jusqu’à l’arrivée, de profiter et d’échanger avec nos partenaires pendant et après la course. »
A.V. : « Le Dakar, c’est le Saint Graal de ma reconstruction parce que j’arrive au bout de ce processus et aussi parce que c’est un défi de retourner dans le sable. Je me suis déjà remise en selle grâce au sport, avec le parapente, la plon