« Au-delà de la 10e place, je ne serai pas content ! »

Il est encore possible de trouver de réels pionniers du Dakar sur la liste des engagés de cette édition 2024. Qui plus est, pour sa 21e participation au rallye, il faut s’attendre à ce que Pascal Thomasse ne se déplace pas pour faire de la figuration. D'ailleurs, il le dit lui-même : « Si je termine au-delà de la 10e place, je ne serai pas content ! » Pilier de la maison MD Rallye, dont il a mené l’un des Optimus en 9e position il y a 11 ans, le pilote qui a élu domicile à l’île Maurice a les crocs. Cet admirateur de René Metge, « le cowboy de Malakoff » et de Jacky Ickx, « le gentleman », titulaire d'un CAP de mécanicien, a débuté chez Citroën, dans l’équipe technique du grand raid à 2 CV Paris-Persepolis. Sa passion pour le sport auto venait de naître. Issu d’un milieu modeste, il s’est d’abord dédié au développement de ses affaires avant de commencer les courses de rallye, la trentaine passée, devenant champion de France en 1986. Le Dakar ? Le natif du Calvados l’a découvert pour la première fois en 1983, avec André Dessoude comme copilote. Depuis, il a vu le grand rendez-vous de janvier évoluer, a contribué à développer l’Optimus et s’est autorisé quelques impasses, le plus souvent pour des raisons professionnelles. La dernière interruption a été la conséquence de la fermeture totale de son île d’accueil durant la période la plus aigüe de la pandémie de Covid. Pour cette édition 2024, Pascal Thomasse fait équipe avec Arnold Brucy, le fils de Jean, une pointure et ancien pilote moto professionnel pendant 10 ans. Les Brucy, un nom qui respire le Dakar. Pas prêt de s'arrêter, Brucy père est aussi de l'aventure, à la droite de Christophe Cresp pour la deuxième année de suite. C'est le 4e Dakar en commun pour les Brucy avec une seule arrivée finale, sans encombres, en 2023. Arnold, lui, a délaissé son premier amour, la moto. La raison ? Une grosse chute en 2020, lors de la première édition en Arabie Saoudite. Résultat, traumatisme crânien. Dans la foulée, il est devenu papa, alors l’option d’une reconversion au copilotage est devenue la plus séduisante.

P.T.: « Avec Arnold on ne se connaît pas. On devait partir au Maroc ensemble en octobre mais, manque de chance, il perd son passeport sur le chemin de l'aéroport ! Du coup, il n'est pas venu aux essais (rires) ! Aujourd'hui, sur le Dakar, il ceux qui pouvaient être dans le Top 10 il y a 40 ans seraient 50e sur la ligne d'arrivée. Je me considère toujours comme un privilégié de faire le Dakar, mentalement ça me fait vivre six ou sept mois de l’année ! »

A.B. : « Cela aurait été mieux qu'on fasse une course avant ! Et ça va me changer du SSV car ça va aller plus vite. Je me suis intéressé à la moto vers 17-18 ans. Depuis, c'est ma passion et je ne me suis pas arrêté. Mon père Jean était installé au Maroc et c'est grâce à lui que je me suis intéressé au rallye. En 2020, j'ai fait une grosse chute sur le Dakar avec traumatisme crânien puis je suis devenu papa dans la foulée. Alors, ça m'a fait réfléchir. Sur ce Dakar, ce sera ma première avec une vraie voiture, qui plus est nouvelle et une première avec Pascal aussi !»