« J’ai compris que c’était la meilleure voiture au bout de deux sauts et deux virages »
EN BREF…
G.C.
- Le parcours sportif de Guerlain Chicherit est celui d’un touche-à-tout ultra talentueux, champion de France de judo chez les cadets, puis multiple champion du monde de ski extrême, avant de convertir avec brio son sens des trajectoires en rallye traditionnel (J-WRC). Son coup de volant monstrueux lui a permis de faire ses débuts sur le Dakar en 2005 (49e) au côté de son premier complice, Mathieu Baumel.
- Dès l’année suivante, le blondinet le plus rapide du plateau est enrôlé par le team X-Raid de Sven Quandt et termine 9ème du général. Il a ensuite connu la 5e place en 2010, ainsi que l’éventail quasi-complet des galères que l’on peut expérimenter sur le Dakar.
- Durant sa pause de cinq années sans Dakar, Chicherit a mis son panache au service d’activités variées. Entrepreneur investi dans l’hôtellerie haut de gamme en montagne, il a aussi créé une écurie de course dans le même mouvement que le groupe industriel GCK, dédié à la transformation des mobilités, créant notamment des véhicules à hydrogène ou « rétrofités ». Ces solutions de motorisations alternatives s’adressent à la fois à des collectionneurs d’autos vintage qu’à des dispositifs de transport pour plusieurs collectivités : des dameuses pour les pistes de l’Alpe d’Huez, de l’électrique pour les navettes de croisière du lac d’Annecy, une flotte de bus pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, etc.
- Depuis son retour sur le Dakar en 2022, Guerlain Chicherit a repris place parmi les outsiders toujours déterminés à aller conquérir la victoire qui manque à son immense palmarès. Au volant du Hunter de BRX en 2023 et dans un 4x4 Toyota Hilux en janvier dernier, le duo qu’il forme maintenant avec Alexandre Winocq n’a jamais été aussi efficace : 4 étapes remportées sur les deux dernières éditions, et une place au pied du podium à Yanbu.
- De retour dans la maison X-Raid qui a préparé une toute nouvelle Mini à moteur essence, Guerlain s’est imposé sur le prologue du Rallye du Maroc et a fait jeu égal sur plusieurs étapes avec les Dacia, Ford et Toyota qu’il compte bien aussi concurrencer sur le Dakar.
A.W.
- Menuisier de formation dans sa jeunesse, Alexandre Winocq a découvert le tout-terrain par la moto puis par le quad après avoir rencontré Eric Vigouroux. Après une première expérience de mécanicien, c’est d’ailleurs au guidon de ces engins encore très peu alignés à l’époque qu’il a fait ses débuts sur le Dakar en 2000.
- C’est également avec Eric Vigouroux, alors concepteur de buggys, que Winocq s’est lancé dans le copilotage, pour une séquence qui l’a mené à la 13e place du classement final, et surtout à se faire repérer comme un navigateur de talent doublé d’un mécano hors-pair.
- La collaboration avec Guerlain Chicherit a débuté en 2014, puis a connu une interruption durant laquelle l’Auvergnat d’adoption a dû affronter un cancer. En
AMBITION 2025
G.C. : « Je retiens du Dakar 2024 que nous avons été performants tout du long, nous n’avons pas vraiment commis d’erreurs. Nous avons perdu du temps sur deux problèmes mécaniques indépendants de notre action. Il y a donc une pointe de regret parce qu’on aurait pu faire un gros coup, mais tout le monde a son lot d’ennuis et on ne peut pas refaire le film. En tout cas, on a pu montrer de quoi nous sommes capables.
Cette année, j’avais espéré pouvoir monter dans une Dacia, mais je comprends qu’ils aient préféré prendre Nasser ! Pour avoir une voiture performante, il n’y avait pas beaucoup de choix, et je ne souhaitais pas être un client parmi beaucoup d’autres chez Toyota. Je savais que X-Raid préparait une nouvelle version de la Mini avec un moteur essence, alors j’ai appelé Sven pour lui demander de l’essayer. Et j’ai compris que c’était la meilleure voiture au bout de deux sauts et deux virages. Le châssis de la Mini est hors-normes, mais il était difficile de s’en rendre compte parce que la motorisation n’était pas encore du même niveau. Mais au Maroc, même si on ne savait pas exactement où on allait, on a sorti des chronos de dingue alors que nous n’avons pas forcé notre rythme. Alors on part motivés et confiants, à la fois dans l’équipage et dans la voiture. Mais c’est un sacré challenge de se battre contre des pilotes officiels alors qu’on n’a pas les mêmes moyens. Je ferai tout ce que je pourrai, sans me chercher d’excuses ».