« Refaire un podium confirmerait que j’ai un bon coup de volant »
EN BREF…
J.d.S.
- Jérôme de Sadeleer a entamé sa carrière sur circuit en sport-prototype en Grande-Bretagne, où il a obtenu de très bons résultats. Fort de cette expérience, il a saisi l’opportunité de commencer en rallye-raid grâce à un ami saoudien proche de la fédération, qui souhaitait lancer un projet autour du Dakar en Arabie Saoudite. Cela a conduit à la formation d’un team avec l’aide de Cyril Neveu, quintuple vainqueur sur le Dakar, comme team-manager. Et à une encourageante 25e place SSV lors de sa première participation en 2022.
- De retour sur asphalte, le Vaudois s’est investi en European Le Mans Series et en Le Mans Cup, atteignant un niveau professionnel tout en restant semi-professionnel économiquement. Son second Dakar, en 2024, a consacré les espoirs suscités deux ans plus tôt. Attendu parmi les outsiders de la catégorie SSV, Jérôme s’est retrouvé à la lutte pour la gagne. Il n’a fini qu’à 2 minutes du vainqueur, avec un premier succès d’étape en poche. Une performance remarquable pour celui qui se battait alors face à des pilotes officiels au volant de son Can-Am de chez MMP.
- La troisième sera-t-elle la bonne pour le pilote suisse à l’agenda bien chargé ? Autoentrepreneur, Jérôme vient de lancer Sadeleer Cars, nouvelle enseigne dédiée à la vente de voitures de luxe et de collection. Le magasin ouvrira à son retour d’Arabie Saoudite. Nul doute qu’un trophée du Dakar aurait toute sa place en devanture.
D.O.G.
- Diego Ortega aborde déjà son sixième Dakar en tant que copilote, l’une des multiples fonctions occupées durant sa carrière. Avant cela, l’Espagnol a eu la casquette d’ingénieur mécanique, mais aussi de pilote. Il rêvait de disputer le Dakar en quad, et avait un bon niveau (victoire au Rallye Merzouga). Par manque de moyens, il s’est tourné vers le rôle de navigateur pour parvenir à ses fins, et y a pris goût.
- Le responsable de la centrale électrique de Melilla, sa ville d’origine, s’est taillé un beau palmarès de copilote. Il a guidé des concurrents du calibre de « Chaleco » Lopez, Michal Goczal ou encore Gerard Farrés, son acolyte pendant plusieurs années. Les deux Espagnols ont d’ailleurs terminé à la deuxième place SSV du Dakar 2022. Deuxième était aussi le classement 2024 de son nouveau pilote, Jérôme De Sadeleer. Deux hommes qui ont vu la victoire de près, unis par la volonté de gravir un échelon de plus !
- Passionné de tout-terrain, Diego joint l’utile à l’agréable lors de ses sorties à moto. Il élabore ses propres road-books et y inclut des pièges pour se perdre. Un entraînement de navigation qu’il combine à une préparation physique poussée, d’où les 57 kilos affichés sur la balance. Une donnée qui fait sourire son pilote Jérôme : « Il ne pèse pas lourd dans la voiture, c’est un avantage ! »
AMBITION 2025
J.D.S. : « L’objectif du Dakar 2024 était de gagner une étape et faire Top 10 au général de la catégorie. Mission accomplie, avec un résultat assez exceptionnel puisqu’on termine à 2 minutes de la victoire. Je n’avais pas conduit de l’année avant ça, donc j’ai commencé avec une approche très calme, j’avais besoin de réapprendre, de m’y remettre. En deuxième semaine on s’est affûtés, on partait chaque jour pour essayer de gagner la spéciale. Remporter l’étape 11 avec Michaël Metge a été un grand moment, c’est le boulot de plusieurs années qui a été récompensé. J’ai cru à la victoire jusqu’à la fin mais l’expérience de Xavier de Soultrait a fait la différence. On peut être heureux car c’était un peu David contre Goliath, avec la petite équipe MMP qui fait des buggys, face aux usines.
Place maintenant à 2025. J’ouvre un garage et je reçois les clés en janvier, donc ça tombait mal… mais ma femme m’a poussé à y aller, et elle va tout organiser pour mon retour. Je la remercie vraiment ! J’aimerais refaire un podium, ça confirmerait le fait que je n’ai pas eu juste de la chance en 2024, mais un bon coup de volant. Quand Diego m’a dit qu’il était disponible, je n’ai eu aucune hésitation. Il a été motard, mécanicien, copilote… Il a le profil idéal et peut m’aider à refaire podium au Dakar. »
D.O.G. : « On est en très bons termes avec Gerard Farrés, mais on a décidé conjointement de se lancer de nouveaux défis. Il est important pour moi de sortir de ma zone de confort. Je voulais progresser et être dans une équipe où on ne parle pas ma langue, pour améliorer mon anglais et m’ouvrir de nouvelles portes. Jérôme cherchait un navigateur, et en cinq minutes l’accord était fait ! C’est un pilote très rapide et je suis très content de pouvoir rejoindre MMP, qui a une voiture très fiable. Ils ont été phénoménaux l’an dernier et j’espère que nous ferons aussi du bon travail. Ce qu’il s’est passé avec Jérôme en 2024 n’était pas du hasard, et je crois qu’on a tous les ingrédients pour bien faire. La dernière édition a été spectaculaire, et l’étape 48h Chrono a été géniale. J’ai un arrière-goût amer car on n’a pas atteint tous nos objectifs. Nos espoirs au classement général se sont envolés après l’accident à l’étape 6, mais on s’est battus pour gagner des étapes. Il y a eu du bon et du moins bien, mais au Dakar tu apprends toujours. Tu en repars en étant une personne différente de celle que tu étais en arrivant. »