« À 73 ans, c’était le moment ou jamais de repartir sur le Dakar »
En bref
A.M.
- À 73 ans, Alain est issu du côté de sa mère d’une famille du sud de la France vaccinée moto. C’est par le motocross qu’il débute l’off road avant de passer au rallye terre dans son Var natal à la fin des années 70.
- Vient la période rallye-raid après l’acquisition d’un Toyota HDJ 80 préparé. S’en suit une demie décennie de course en Afrique du Nord, le Toy partant ensuite en raids avant d’hiberner dix ans. C’est avec sa propre voiture, qui a participé au Dakar, qu’Alain va revenir en rallye-raid.
- En janvier dernier, quand il se décide, c’est Vincent qu’il appelle. Un ami depuis 25 ans, celui des des virées dans le désert.
- Le HDJ 80 a été remis au goût du jour par les ateliers de SSP qui sera leur équipe d’assistance. Pilote et copilote sont allés se familiariser avec les instruments de navigation avec Isabelle Patissier et Thierry Delli Zotti.
V.B.
- Passionné d’Afrique où il a passé le plus clair de sa vie, d’abord en Afrique australe, avant de s’installer au Maroc voilà 18 ans, Vincent dirige depuis 15 ans la structure marocaine Evolution 2, spécialisée dans les activités outdoor et le tourisme d’affaires.
- Du désert au rallye, il n’y avait qu’un pas que Vincent a franchi en qualité de copilote au Maroc à la droite de Jean-Antoine Sabatier avec lequel il a disputé une poignée de courses dans un buggy Predator de 450 chevaux, avec de beaux succès à la clef en catégorie Open.
- Dans une vie professionnelle antérieure, Vincent travaillait avec le fils d’Alain Maria. C’est comme cela qu’ils se croisent un jour et se découvrent des passions communes pour l’aventure. Ensemble, ils ont participé avec une Ford RS d’Alain au Maroc Historic, leur première fois en rallye.
- Baroudeur retraité, Alain accompagne souvent des groupes en 4x4 dans le désert marocain avec Vincent dans le cadre de ses organisations professionnelles.
Ambition
A.M. : « Ma mère est issue de la famille Audemar, bien connue dans le Var pour ses concessions moto. J’ai commencé par-là, par 10 ans de motocross avant de faire du rallye terre entre 1978 et 1980 dans une 504. Je suis parti travailler au Portugal dans la gestion des déchets, j’y ai passé un quart de siècle et c’est là que j’ai rencontré Manecas Perreira Da Silva avec qui je suis parti faire le Granada-Dakar en 1999 dans un Land Rover. On a fait partie des équipages qui se sont fait arraisonner par les touaregs ! On a vécu un Dakar de folie, mais on a réussi à arriver, avec 12 heures de retard, mais on était à l’arrivée. L’année suivante, j’ai acheté un HDJ 80 et j’ai participé durant 5 ou 6 ans à autant de rallye-raid en Tunise et au Maroc. J’ai fait trois fois le Rallye du Maroc et la dernière course que j’ai faite reste le Master Rally. Je me suis toujours bien débrouillé, toujours placé entre 15 et 20. Ensuite, j’ai rencontré Yves Loubet qui m’a dirigé vers le VHC. J’en ai fait avec une Lancia et une Ford Escort, en France, en Sardaigne, au Maroc… Avec Vincent, on partait régulièrement en raid ensemble. En janvier, ça me chatouillait et je l’ai appelé pour lui demander de partir avec moi. On a été dirigé vers SSP qui s’est occupé de réviser mon Toyota. Il est de 1992, son passeport technique fait état d’une dizaine de courses, mais il n’avait plus tourné depuis 10 ans. Il va refaire le Dakar 26 ans après sa première participation. Je lui ai mis une photo de lui en Mauritanie au Dakar sur le capot en souvenir ! »
V.B : « Gamin, j’ai connu la première époque du Dakar devant la télévision, au milieu des années 80. Aujourd’hui, j’ai 58 ans et je peux dire que c’est ce qui m’a donné envie d’Afrique et d’aventure. J’ai vécu longtemps en Afrique du Sud, au Botswana et en Namibie, avant de m’installer au Maroc où j’ai développé les activités pour l’entreprise Evolution 2. L’Afrique, c’est MON continent. Dans ma première partie de vie professionnelle, j’ai passé 20 ans au Club Med. Le fils d’Alain travaillait avec moi et un jour, je suis arrivé au volant de mon Toyota et Alain est tout de suite venu me parler de ça. On s’est découvert pleins de passions communes et on est amis depuis 25 ans. Avec mon métier, j’organise pas mal de voyages en 4x4 dans le désert au Maroc. Alain m’accompagne pour encadrer certains groupes. L’année dernière, il m’a appelé en me disant qu’à 73 ans, c’était le moment ou jamais pour lui de repartir sur le Dakar. Je l’ai dissuadé de partir en Ultimate pour le diriger vers le Classic. Depuis 5 ans, on a tous été émerveillés par les images d’Arabie Saoudite que l’on a vues. Moi, j’ai plus une vision d’aventure que de compétition, même si je sais que l’on va s’y mettre. Le Dakar Classic est vraiment le prétexte pour partir découvrir ces nouveaux déserts, et j’avoue que sans cela je n’aurais pas eu l’idée de le faire.
J’ai le rôle de copilote. S’il le faut, je prendrais le volant, je sais que je suis plus à l’aise dans les dunes. Mais s’il se sent bien, je resterai à ses côtés. L’objectif n’est pas de partager le volant, c’est SON Dakar. »
