Dakar 2022 - Étape 9 | Cornejo et De Villiers prennent date

Dakar 2022 | Étape 9 | HAIL > ALULA
11 janvier 2022 - 18:29 [GMT + 3]

L’ŒIL DANS L’OBJECTIF
Pensée pour offrir un peu de répit aux concurrents après les « grosses » étapes 7 et 8 jalonnées chacune d’environ 400 km de spéciale, l’étape 9 faisait descendre la barre de secteur sélectif à moins de 300 km.  Au programme du jour, une boucle autour de Wadi Ad-Dawasir en direction de la Province de Aseer et ses pistes le long des canyons du Plateau de Wajid. Une spéciale de 287 km entre 800 et 1200 mètres d’altitude avec plus de la moitié de sable et 14% de dunes en guise de dessert. Les candidats à la victoire à l’étape 12 le savent déjà, c’est ce type de distance de spéciale qu’ils vont retrouver demain et après-demain. Certains espéraient profiter de cette étape pour se regrouper avant les deux tours de piste des étapes 11 et 12 et en vue d’un éventuel sprint final le 14 janvier. Mais ni les motards ni les autos n’ont commis d’erreur de navigation et la caravane est revenue au bivouac sans grand chamboulement.

Le résumé du jour présenté par Gaussin - Étape 9 - #Dakar2022

L’ESSENTIEL
Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Parmi les vainqueurs du jour, « Nacho » Cornejo à moto et Giniel De Villiers ont en commun d’avoir passé une première semaine pour le moins délicate, avant de trouver la voie du rebond et de redevenir des protagonistes du classement général capable d’exister dans le Top 10... il ne faudrait pas se faire oublier en vue de 2023 ! Le Chilien s’était déjà imposé il y a deux jours et récidive sur la boucle de Wadi, avec un chrono qui fait le grimper de la 12e à 8e place du général. C’est encore un peu loin pour batailler comme l’année dernière dans le trio de tête, où les calculettes sont de sortie. En position d’ouvreur, Sam Sunderland a très légèrement subi… suffisamment pour céder le fauteuil de leader à Matthias Walkner avec 2’12’’ d’avance. Adrien Van Beveren conserve quant à lui sa 3e place provisoire mais n’a plus que 45’’ d’avance sur Pablo Quintanilla tandis que Kevin Benavides ne semble pas résigné à sa 5e place, à 10 minutes du nouveau leader. Les écarts laissent moins de place à l’incertitude en autos, Nasser Al Attiyah ayant encore « gratté » une minute d’avance sur Sebastien Loeb (2e à 39’05’’), mais sans cette fois-ci mettre la main sur la spéciale du jour, ses deux coéquipiers sud-africains chez Toyota, Giniel De Villiers et Henk Lategan, l’ayant devancé dans cet ordre (voir la Perf’ du jour). La situation semble encore plus tranquille chez les T3, où c’est un peu le monde à l’envers. « Chaleco » Lopez, le leader de South Racing, chemine vers le titre avec 1h20 d’avance sur le Can-Am ami de Sebastian Eriksson, alors que le collectionneur Seth Quintero roule avec le stress de savoir s’il va échouer, égaler ou battre le record de 10 victoires sur le même Dakar. Encore chez South Racing, Austin Jones a également pris une option sur la victoire, mais ses 13’47’’ d’avance sur Gerard Farres ne le placent pas totalement à l’abri. Au 3e rang, se trouve également le cadet des frères Goczal, Michal, pointé à 16’27’’. Il n’y a pas de suspense quand à la couleur du camion qui montera au sommet du podium final : en revanche, Eduard Nikolaev a rapproché à 8’51’’ son Kamaz de celui du tenant du titre Dmitry Sotnikov.

#207 De Villiers Giniel (zaf), Murphy Dennis (zaf), Toyota Gazoo Racing, Toyota GR DKR Hilux T1+, Auto FIA T1/T2, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Gigi
#207 De Villiers Giniel (zaf), Murphy Dennis (zaf), Toyota Gazoo Racing, Toyota GR DKR Hilux T1+, Auto FIA T1/T2, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Gigi © A.S.O./G.Soldano/DPPI
303 Quintero Seth (usa), Zenz Dennis (ger), Red Bull Off-Road Junior Team, OT3 - 02, T3 FIA, W2RC, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Florent Gooden / DPP
303 Quintero Seth (usa), Zenz Dennis (ger), Red Bull Off-Road Junior Team, OT3 - 02, T3 FIA, W2RC, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Florent Gooden / DPP © A.S.O./F.Gooden/DPPI
505 Nikolaev Eduard (rus), Iakovlev Evgenii (rus), Rybakov Vladimir (rus), Kamaz-Master, Kamaz 43509, T5 FIA Camion, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Fl
505 Nikolaev Eduard (rus), Iakovlev Evgenii (rus), Rybakov Vladimir (rus), Kamaz-Master, Kamaz 43509, T5 FIA Camion, action during the Stage 9 of the Dakar Rally 2022 around Wadi Ad Dawasir, on January 11th 2022 in Wadi Ad Dawasir, Saudi Arabia - Photo Fl © A.S.O./F.Gooden/DPPI

LA PERF’ DU JOUR
La catégorie autos n’avait pas vu un podium monochrome sur les neuf premières spéciales disputées en 2022. Ce sont les Toyota Hilux qui ont réalisé ce carton, affichant également avec ce concentré de gagneurs la diversité des talents dont dispose l’écurie dans son ensemble. En partant du « fond de la classe », on ne présente plus Nasser Al Attiyah, triple vainqueur du Dakar avec 44 spéciales au compteur. Pas de quoi nourrir d’amertume, donc, en voyant le Sud-Africain Henk Lategan le devancer sur le chrono du jour, après avoir gagné sa spéciale en première semaine. Et certainement encore moins lorsqu’il s’agit de son vieux complice Giniel De Villiers, qui a démarré sa carrière sur le Dakar un an avant lui, en janvier 2003. Depuis, il s’est imposé lors de la première édition sud-américaine en 2009, mais a surtout aligné 18 Dakar sans le moindre abandon. Tout a pourtant très mal démarré cette année pour De Villiers, qui s’est retrouvé à deux doigts de rester à domicile pour cause de Covid, puis est resté deux jours sous le coup d’une pénalité de 5 heures, qui lui a finalement été retirée après une enquête approfondie. Mais « le métronome » ne perd jamais son sang-froid, a su rester concentré et gagner aujourd’hui avec 9’’ d’avance sur son poulain la 18e spéciale de sa carrière. Au passage, il se hisse à la 5e place du général et peut même lorgner sur la 4e occupée par « Orly » Terranova. Sauf mauvaise surprise, peu cohérente avec le personnage, De Villiers s’apprête à achever le Dakar pour la 18e fois dans le Top 10 des autos… qui dit mieux ? Personne.

LE COUP DUR
Peut-être légèrement plus discret que son coéquipier Mason Klein depuis le coup d’envoi de ce 44e Dakar, Bradley Cox s’était tout de même fait d’emblée une place de choix au classement Rally2. Sa première aventure dans le plus exigeant des rallyes-raids a commencé en fanfare avec une victoire dans la catégorie à l’issue de l’étape d’ouverture. Mais depuis, le fils de la légende sud-africaine Alfie Cox (13 participations au Dakar) a toujours donné du temps à Klein au général. Déjà dans son sillage lors du Rallye du Maroc, cette fâcheuse tendance se poursuit. En amont de la spéciale du jour, Cox accusait un peu moins d’une heure de retard sur Klein ; un bel écart certes, mais pas insurmontable. Pointé à 24’’ de la référence au premier intermédiaire, il était même légèrement en avance sur Klein. Ça semblait bien parti ! Mais il s’est rapidement effondré, concédant plus de 1h10’ à l’arrivée. L’explication ? Il est passé un peu trop près d’un rocher au km 92 et celui-ci a coupé son réservoir avant, qui s’est alors vidé aussi vite que le temps perdu. Il a donc dû finir la spéciale « sur une jambe » en croisant les doigts pour ne pas tomber en panne au beau milieu du désert saoudien. Il y est finalement parvenu en gérant du mieux la poignée. Au général en revanche, ça fait mal. Il se retrouve exclu du podium provisoire des Rally2 désormais occupé par Klein devant Camille Chapelière et Jan Brabec. Un coup du sort, mais à 23 ans et une carrière prometteuse devant lui… c’est surtout le métier qui rentre.

LE CHIFFRE DU JOUR : 158 KM/H
Ce matin, Sébastien Loeb a pris le départ de la spéciale, passé les six rapports de sa BRX Hunter, avant de rester pied au plancher durant 35 kilomètres ! Une distance que le Français a abattu en 13’43’’, soit à une vitesse moyenne de 158 km/h en guise d’échauffement matinal ! Le relevé de données de l’équipe Prodrive a indiqué que le pilote n’a coupé les gaz qu’à quatre mini reprises durant cette période. Une performance qui aurait pu être légèrement supérieure. Pour le moment, en attendant plus de retours de données, la Hunter est limitée électroniquement à 168 km/h afin de ne pas prendre le risque de dépasser la limite réglementaire de 170 km/h lors d’un passage incliné négativement qui pourrait « pousser » l’auto au-delà. Une pénalité de 10’ serait automatiquement appliquée. Ce qui s’appelle flirter avec la limite.


W2RC : LOEB REPASSE AL ATTIYAH
Au championnat du monde, Al Attiyah et Loeb se sont chacun nourris de points importants : 5 pour Nasser et 4 pour Loeb, qui conserve au général 32 pts contre 30 pour le Qatarien. Mathieu Serradori du SRT reste sur sa lancée de la veille, il s’invite dans le Top 3 du jour parmi les inscrits au W2RC et revient à égalité avec Lucio Alvarez et sa Toyota Overdrive en 5e position. Après deux jours de disette, Roma reprend 2 pts qui le rapprochent d’Al Rajhi.
En T3, Quintero encaisse 5 points pour la 7e fois consécutive. Cristina Gutierrez et « Chaleco » se partagent le podium dans cet ordre. Le Chilien de South Racing Can-Am est à 32 pts contre 40 pour l’Américain de la Red Bull Off Road Junior Team et 22 pts pour la féminine. Fernando Alvarez empoche 2 pts et revient à égalité de De Mévius avec un total de 9 pts.
En T4, Marek Goczal remporte une 4e victoire, cette fois-ci devant l’officiel Can-Am Austin Jones de South Racing et son frère du Cobant-Energylandia Rally Team. Au provisoire, Marek compte 31 pts, son frère Michal 27 et l’Américain 26.
En camion, le boss de Big Shock Racing, Martin Macik se place en tête des inscrits au W2RC pour la 8e fois. Il est le plus doté en points du championnat avec 48 unités dans la benne ! 13 point le séparent de Kees Koolen et 20 points le protègent déjà de son coéquipier Maryin Soltys.


SUR UN AIR DE CLASSIC
Marc Douton, tenant du titre dans un buggy Sunhill en 2021, avait annoncé qu’il ne venait pas « défendre son titre, mais le remettre en jeu ». Un coup de bluff ? En fin d’après-midi au bivouac, il attendait les derniers concurrents et pouvait légitimement espérer remporter sa première journée sur cette deuxième édition du Dakar Classic. Placé en 7e position à l’issue du premier test de régularité, une erreur de nav’ a coûté dans la foulée à l’équipage numéro 700… 710 points de pénalité. Une chute à la 25e place en début de rallye suivie d’une remontée méthodique. 21e, puis 15e, enfin 12e hier, le duo Douton-Athymon espérait réintégrer le Top 10 ce soir. Derrière les chiffres, se cache la sueur, la poussière, mais pas une larme ! Engagée en H2, la moyenne intermédiaire, la Porsche 911 type East Safari et ses deux roues motrices ne roule pas des mécaniques dans le désert saoudien. « D’abord, il y a des voitures incroyables, bien plus adaptées que notre princesse. On en paye le prix tous les jours. Thomas notre mécano surtout, qui a plus que beaucoup de boulot. Même si elle s’avère super fiable, tous les jours il y a des petits détails à revoir. La deuxième chose, c’est que le plateau est incroyable, de la Peugeot T15 en passant par les Mitsu jusqu’aux Nissan Dessoude. Et la troisième, c’est que Jérémy n’est pas mon copilote de l’année dernière et que 60% du boulot est fait par le copilote. C’est la première course de Jérémy. Maintenant que l’on s’est trouvé, on arrive à travailler de concert. Mais sans aucune pression, car le héros de l’équipe, c’est la voiture. » Il reste encore trois étapes à la « princesse » pour devenir la reine 2022 et permettre à Marc de rester le roi du désert en Classic.


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