Dakar 2022 - Étape 7 | Cornejo de retour, Loeb en mission

Dakar 2022 | Étape 7 | RIYADH > AL DUWADIMI
9 janvier 2022 - 19:02 [GMT + 3]

L’ŒIL DANS L’OBJECTIF

David Castera avait prévenu, les étapes 7 et 8 sont de gros morceaux. Plus de quatre cent kilomètres de spéciale attendaient les concurrents aujourd’hui et l’addition sera la même demain.

Mais le Dakar « commence lorsque l’on se réveille et finit lorsque l’on se couche » déclarait à l’arrivée de la spéciale le motard Lorenzo Santolino. Il en est un qui aura dorénavant cette déclaration comme maxime. C’est le vainqueur de la spéciale 6, Daniel Sanders, qui a chuté après 7 km ce matin, encore sur le goudron de Riyadh (voir le coup dur du jour). Le pilote GasGas qui devait ouvrir les 402 km de chrono n’a pas filé plein Ouest depuis la capitale vers Al Dawadimi, le centre géographique du Royaume, situé à 300 km du bivouac de la journée de repos où est planté l’un des plus anciens palais du pays. Une zone de la Province de Riyadh inédite qui a accueilli les débats du jour, d’abord dans du sable qui composait un tiers de la spéciale le temps de longer la Province voisine d’Al-Qassim, avant de repiquer plein Sud vers le bivouac. Avec un total de 299 km de liaison, c’est une étape de plus de 700 km qui a marqué l’entrée dans le deuxième partie de la 44e édition du Dakar.

Le résumé du jour présenté par Gaussin - Étape 7 - #Dakar2022

L’ESSENTIEL

La rentrée des pistes n’est pas toujours un exercice simple. Elle a piégé Daniel Sanders d’entrée (voir le Coup dur du jour), mais a en revanche beaucoup mieux convenu à Ignacio Cornejo, qui est revenu au premier plan grâce à ses talents de navigateur pour signer la 3e victoire Honda de ce Dakar, la 4e à son compteur personnel sur l’épreuve. Les minutes gagnées ne lui permettent toutefois pas de se replacer sur les rails d’une victoire qu’il a entrevue l’année dernière, d’autant que les débats sont loin d’être clos parmi les protagonistes qui le précèdent. Car la bonne opération a été réalisée par Adrien Van Beveren, dont l’application a payé aujourd’hui : il retrouve la tête du classement général, quatre ans après un séjour au sommet qui s’était achevé en catastrophe par une chute à la 10e étape. Depuis, le pilote Yamaha n’a plus vu l’arrivée du Dakar. Il aborde les cinq étapes qui le séparent d’une éventuelle victoire avec un avantage de 5’12’’ sur le discret mais redoutable Matthias Walkner, tandis que sept coureurs au total se tiennent en moins de 10 minutes. Parmi eux, Kevin Benavides fait son retour sur le podium provisoire (3e) à la faveur du 2e chrono réalisé aujourd’hui, tandis que Lorenzo Santolino tient le choc avec sa Sherco au milieu des gros favoris, gagnant même une place (5e).

Le nouveau chef des quads, Alexandre Giroud, n’a pas été inquiété par le Brésilien Marcelo Medeiros, signataire d’un scratch pour la deuxième fois de sa carrière sur le Dakar.

Par rapport à VBA, la situation de Nasser Al Attiyah est bien plus confortable au sommet de la course autos depuis la première spéciale du rallye. Sébastien Loeb s’emploie au maximum pour tenter de revenir au contact, remporte une 17e étape, dépasse sans la moindre émotion Yazeed Al Rajhi au général, mais se trouve toujours à 45 minutes de son rival.

En T3, Seth Quintero a tremblé après quelques erreurs de navigation qui ont failli profiter à sa coéquipière Cristina Gutierrez, mais c’est bien son OT3-Red Bull qui a empilé une 7e victoire de spéciale. La série en cours ne perturbe pas la marche en tête du Can-Am de « Chaleco » Lopez, toujours à l’aise avec 1h20’ d’avance sur son collègue de South Racing Sebastian Eriksson.

En revanche, les SSV ont vu un bouleversement au sommet, avec une dégringolade de Rodrigo Luppi de Oliveira suite à un problème mécanique après une petite centaine de kilomètres. Le Brésilien cède à contre-cœur son fauteuil de leader à Austin Jones. En revanche le festival polonais ne s’arrête plus au tableau des étapes : c’est aujourd’hui Aron Domzala qui prend la lumière, pour la deuxième fois de ce Dakar.

Enfin, pas de jaloux dans la bande des Kamaz : Anton Shibalov n’avait pas encore gagné son étape cette année. C’est chose faite, pendant que Dmitry Sotnikov mène toujours la procession.

#42 Van Beveren Adrien (fra), Monster Energy Yamaha Rally Team, Yamaha WR450F, Moto, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia
#42 Van Beveren Adrien (fra), Monster Energy Yamaha Rally Team, Yamaha WR450F, Moto, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia © A.S.O./ Florent Gooden / DPPI
#204 Roma Nani (spa), Haro Bravo Alex (spa), Bahrain Raid Xtreme, BRX Prodrive Hunter T1+, Auto FIA T1/T2, W2RC, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia
#204 Roma Nani (spa), Haro Bravo Alex (spa), Bahrain Raid Xtreme, BRX Prodrive Hunter T1+, Auto FIA T1/T2, W2RC, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia © Florent Gooden / DPPI
#509 Karginov Andrey (rus), Mokeev Andrey (rus), Malkov Ivan (rus), Kamaz-Master, Kamaz 43509, T5 FIA Camion, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia -
#509 Karginov Andrey (rus), Mokeev Andrey (rus), Malkov Ivan (rus), Kamaz-Master, Kamaz 43509, T5 FIA Camion, action during the Stage 7 of the Dakar Rally 2022 between Riyadh and Al Dawadimi, on January 9th 2022 in Al Dawadimi, Saudi Arabia - © Florent Gooden / DPPI

LA PERF’ DU JOUR

Chez les SSV, c’est le clan polonais dans son ensemble qui réalise une performance collective de tout premier plan. En signant une deuxième victoire d’étape sur le Dakar 2022, Aron Domzala poursuit une série proche du sans-faute pour la Pologne, puis qu’il égale son compatriote Michal Goczal, lui-même dépassé d’une victoire par son grand frère Marek. Jusqu’ici, seule la cinquième étape a échappé aux Polonais, grillés ce jour-là par Rorigo Luppi de Oliveira. Mais les déboires du jour du Brésilien n’ont pas seulement profité à Austin Jones, nouveau leader de la course. L’Américain de South Racing peut s’inquiéter sérieusement de la remontée méticuleuse de Michal Goczal, qui ne compte plus que 5’11’’ de retard au classement général. Le déficit semble à la portée du pilote qui avait terminé l’édition 2021 au pied du podium (4e), mais dont l’appétit semble insatiable.


LE COUP DUR DU JOUR

On le voyait déjà… en haut de l’affiche ! Dès la fin de l’édition 2021, qu’il avait terminée en 4e position comme meilleur « rookie », les comparaisons flatteuses ont fleuri entre Daniel Sanders et son aîné Toby Price, qui avait débuté par une 3e place en 2015 avant de s’imposer l’année suivante.

Missionné par KTM pour faire briller les couleurs de l’écurie espagnole cousine, le porteur de la relève australienne a même entamé l’édition 2022 sur un tempo lui laissant espérer un destin aussi prestigieux.

Avec trois spéciales dans sa besace, plus une qu’il avait volontairement laissé filer en fin stratège, « Chucky » a atteint la journée de repos en 3e position du classement général, avec seulement 5’35’’ de retard sur son coéquipier Sam Sunderland en tête du rallye. On ne pouvait à peine parler d’alerte lorsque l’Australien faisait le récit d’un bon choc avec ses instruments de navigation, qui avait fait doubler de volume sa lèvre inférieure il y a quatre jours.

Et pourtant, le natif de Victoria a pu constater que sur le Dakar, le danger peut guetter à des endroits inattendus. En se rendant au départ de la spéciale du jour qu’il était appelé à ouvrir, Sanders n’a parcouru que 10 kilomètres avant de heurter un trottoir, à peine sorti de Riyadh ! Le verdict est sans appel, avec une fracture au coude gauche qui brise tous ses espoirs.

Dommage collatéral à cette chute, le constructeur GasGas qui pouvait envisager de terminer en tête la première manche du championnat du monde des constructeurs FIM voit aussi cette perspective anéantie. Sunderland porte quand même toujours haut et vite le rouge vif de la marque.


LA STAT' DU JOUR : 95

Nacho Cornejo s’est imposé pour la première fois de l’année au terme de l’étape 7. Avec les deux victoires de Joan Barreda (étapes 2 et 4), Honda porte à 95 son nombre de scratches au Dakar depuis la toute première de Christian Desnoyers en 1979. Avec trois podiums depuis l’ouverture de ce 44e Dakar, c’est pourtant Pablo Quintanilla qui pointe au rang de meilleur représentant du constructeur ailé au général devant « Bang Bang » Barreda, blessé à l’épaule, et à huit minutes seulement d’Adrien van Beveren. Cornejo est un peu plus en retrait au neuvième rang à plus de 26’.

Mais contrairement à GasGas ou Husqvarna qui ont perdu un de leurs pilotes officiels sur blessure, Honda peut encore compter sur ses quatre hommes de main. Et vu l’abnégation affichée par Barreda, on peut clairement penser qu’il ne serre pas les dents pour manquer son premier Top 3 au Dakar.


W2RC : LOEB SE RAPPROCHE

Si Nasser Al Attiyah est un « serial winner » pour la saison 2022 de championnat qui débute, il a trouvé à qui parler ! Avec le retour sur le circuit de Sébastien Loeb, le match promet d’être intense entre la Toyota Gazoo Racing et la BRX. Loeb empoche une deuxième fois les 5 pts de la victoire du jour et revient à 1 pt du Qatarien : 24-23. En T3, Quintero 5 pts, « Chaleco » 4 pts et Gutierrez 3 pts ont scoré, l’Américain totalisant 30 pts contre 25 au Chilien. En T4, Aron Domzala de chez Can-Am Factory South Racing comble une partie de son retard sur les frères Goczal, mais c’est Michal qui domine avec 22 pts. En T5, Martin Macik de Big Shock mène toujours la danse devant Kees Koolen : 33-26. Chez les motos, alors que GasGas comptait sur Sanders pour épauler Sunderland au classement des constructeurs qui sera établi au soir de l’arrivée, leurs espoirs ont été mis à mal par la sortie de l’Australien.


SUR UN AIR DE CLASSIC

Deuxième du classement général depuis trois étapes après avoir commencé par grimper sur la troisième marche lors de l’étape 3, Serge Mogno concrétise ce soir son ascension en prenant le commandement des opérations. Avec 206 points, il possède un matelas de 77 points sur le couple Euvrard et 156 points sur Juan Roura Iglesias. Marc Douton, tenant du titre, signe la 3e place du jour et remonte en 15e position. Comme l’an dernier, un camion s’est installé dans le Top 5, c’est celui des revenants de l’équipe belge Feryn, emmenée par l’expérimenté Tom de Leeuw, vingt Dakar au compteur, qui a en charge d’initier Cédric Feryn, le plus jeune de la dynastie qui débute avec les anciens de l’écurie paternelle. Après cinq ans sans Dakar, Pascal Feryn a ressorti ses « jouets » puisqu’il roule lui-même en Classic. Les concurrents du plat pays n’ont rien perdu de leur savoir-faire dans les dunes !


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