« Un caillou de 15 centimètres peut te mettre out »
EN BREF…
- Damien Bataller a toujours aimé les sports mécaniques. La passion lui a été léguée par son père, qui a dû mettre la moto de côté quand il a eu ses enfants. La famille s’est toujours battue pour que Damien et ses frères puissent rouler. Le Breton a appris tôt à mener ce combat financier, et prépare sa participation au Dakar depuis plus de quatre ans.
- Après plusieurs saisons d’enduro et de motocross à niveau régional, il a découvert le rallye-raid au Rallye du Maroc 2019. Son podium en Rally3 (Enduro Cup Afriquia) a attiré l’attention de Xavier de Soultrait. Le Dakar ? Cela lui paraissait impensable, avant que le charismatique pilote bourbonnais ne le convainque de franchir le pas. Damien est retourné au Maroc en 2023, avant de compléter sa préparation avec l’Abu Dhabi Desert Challenge 2024.
- À la construction de sa maison, Damien a mis la moto entre parenthèses durant trois ans. Avide de défis, il s’est tourné vers la course à pied pour mettre son corps à rude épreuve. Jusqu’à s’offrir les 133 kilomètres de l’Euskal Trail 2024, l’une des courses d’ultra-trail les plus exigeantes des Pyrénées basques. Un exercice dont les bases croisent celles du rallye-raid : nutrition, hydratation, sommeil. « Si tu pêches sur l’un des trois, tu trinques ! »
- Ancien mécanicien d’engins de travaux publics, reconverti en technicien hydraulique, Damien est habile question travaux manuels. Il a toujours assuré l’entretien et la réparation de ses motos. Ce sera à nouveau le cas au Dakar puisqu’il participe en catégorie Original by Motul.
AMBITION 2025
D.B. : « Je viens d’une famille de motards qui n’a jamais loupé une édition du Dakar. On avait même le droit de se coucher tard en semaine parce qu’on regardait les rediffusions ! Ça a toujours été un rêve de gosse. Je suis scotché par l’immensité du désert, la solitude qu’on y ressent. Être seul, livré à toi-même avec ton petit bout de parchemin… Je veux ramener la médaille de finisher à la maison. Viser un résultat est trop compliqué, car je suis très compétiteur et je me suis fait deux belles frayeurs dernièrement. Ce n’était pas du tout calculé, j’étais dans le danger. Il faut que je mette la compétition de côté, parce que le rallye-raid, c’est une multitude d’obstacles à éviter. Sur 2 000 kilomètres, un caillou de 15 centimètres peut te mettre out ! Je dois y arriver car ce sont beaucoup de sacrifices. Je me saigne financièrement pour y aller et mes enfants acceptent que je passe énormément de temps à m’entraîner. Je suis aussi là parce que j’ai entraîné des gens dans ce projet. Sans leur aide, ce serait infaisable. C’est eux qui croient en toi et te disent que c’est possible. Un entourage s’est formé autour de moi et c’est l’une des plus belles choses de cette aventure. »