« Nous sommes les petits poucets de la catégorie Ultimate »
EN BREF…
C.L.
- C’est à moto et sur les circuits que Christian Lavieille est devenu une machine à gagner, allant jusqu’à s’imposer à trois reprises sur le Bol d’Or. Pour se lancer dans une deuxième carrière de pilote, il s’est ensuite tourné vers le Dakar, qu’il a découvert en 2003 et qu’il fréquente depuis sans interruption.
- Après une petite collection d’abandons qui a pu le classer momentanément parmi les froisseurs de tôle, l’ancien pilote d’endurance a retrouvé une régularité au plus haut niveau, et une progression exemplaire le menant jusqu’à la 6ème place en 2015.
- A son bilan provisoire, le Varois affiche trois places dans le Top 10, au volant de trois véhicules différents : 8e en 2011 avec Nissan-Dessoude ; à nouveau 8e en 2014 dans un Haval-SMG ; puis 6e en 2015 avec un Toyota Hilux.
- Ce n’est pas dans la catégorie reine, mais en « Production », classe uniquement ouverte à des véhicules proches des modèles de série, que Lavieille est allé chercher des victoires sur le Dakar, pour le compte de l’écurie Toyota Autobody (2017-19-20).
- Depuis, le Français a encore changé de style d’auto en intégrant MD Rallye et son célèbre Optimus, et flirte avec le Top 10. Les performances des T1+ engagés par les plus grosses structures l’empêchent de lutter pour les plus beaux accessits, mais rien n’est perdu pour aller chercher la victoire parmi les buggys deux roues motrices. Voilà l’objectif pour la troisième participation consécutive avec Valentin Sarreaud comme copilote.
V.S.
- Le Gardois Valentin Sarreaud a immédiatement été attiré par le siège de droite quand il a débuté dans les sports mécaniques, d’abord dans des rallyes de sa région, puis en gravissant les échelons jusqu’à concourir en WRC-2, notramment au côté de Yoan Rossel pendant la saison 2022.
- Parallèlement, la découverte du Dakar s’est faite en 2019, sur une proposition de Mika Pisano. Le séjour au Pérou a été bien court (abandon étape 4), mais Valentin a persévéré, puis a trouvé une stabilité dans son association avec Christian Lavieille dans l’habitacle de l’Optimus. Ils sont en mesure de batailler à la hauteur du Top 10, et de lutter pour le titre en deux roues motrices.
- En plus d’une discipline qui l’a conquis et où il excelle, Valentin Sarreaud s’épanouit aussi en rallye-raid pour le calendrier beaucoup moins dense que le rallye traditionnel. Il peut ainsi se consacrer tout aussi pleinement à son métier de pompier, et en particulier à sa mission de chef d’une unité de secours en milieu périlleux montagne (SMPM). Il a pour spécialité les interventions nécessitant des experts en spéléologie et en canyoning.
AMBITION 2025
C.L.: « 2024 a été une belle édition, rendue compliquée en raison de la 48h Chrono. De notre côté cela s’est bien passé, même si nous avons cassé un jour un pivot de direction, ce qui nous a couté du temps. Mais cela devient de plus en plus difficile de se faire une place parmi les Ultimate, nous sommes les petits poucets de la catégorie. Il n’y a plus que des très bonnes caisses, capables de monter n’importe quelle dune. On peut considérer qu’il y a une quarantaine de voitures capables de rentrer dans le Top 10. Alors pour y parvenir, ça relève de l’exploit. Je peux quand même m’estimer heureux, parce qu’avec l’Optimus, je n’ai jamais eu à sortir les plaques de désensablage. En revanche, c’est presque impossible de créer des écarts.
Cette année il faudra une voiture très fiable, avec la 48h Chrono qui se présente très tôt. Je pense que ce sera le cas avec l’Optimus Evo 5, qui a notamment gagné en stabilité. Notre objectif, c’est aussi de s’imposer dans la catégorie deux roues motrices, ce qui est d’autant plus envisageable que Mathieu Serradori est passé en T1+. Il y a un titre intéressant à aller chercher, c’est stimulant de se battre pour quelque chose. Et ce sera une belle bagarre parce qu’il y a de très bons pilotes parmi nos rivaux : je pense par exemple à Laia Sanz, Simon Vitse ou Eugenio Amos. Je manque un peu de compétition parce que je n’ai pas les moyens d’un pilote officiel qui peut rouler toute la saison. Mais j’ai quand même fait beaucoup de choses pendant l’année, entre les essais sur lesquels je suis sollicité les séances de coaching. Et puis je suis en forme, j’ai roulé 11 000 kilomètres à vélo cette saison ! »
V.S. : « Maintenant, je ne fais plus que du rallye-raid. C’est une discipline où je me retrouve, elle correspond à mes qualités de sang-froid, d’endurance. Et bien sûr, la navigation est plus importante qu’ailleurs. Ce sera le troisième Dakar que je passe avec Christian et j’aime cette stabilité… en plus c’est une légende du Dakar. Comme je suis compétiteur, ma vision ce n’est pas seulement de rallier l’arrivée. Il faut un défi et nous pouvons nous rapprocher du Top 10, en même temps que d’aller chercher le titre en deux roues motrices ».