« Tu as envie d’accélérer mais il ne faut pas le faire trop tôt »
Crew facts
R.M.
- Rémy Moreau a toujours fait du sport à haute dose. Mais avant la moto, il y eut le vélo, du Trophée des Jeunes Vététistes aux courses de DH. Arriva un moment où passion et profession furent difficiles à allier : viticulteur avec son père, il bossait l’été, en même temps que les compétitions. Priorité fut donnée au travail, qu’il effectue toujours dans l’entreprise familiale Champagne Jean Moreau.
- Ses premiers salaires lui permettent de se payer sa première moto d’enduro, une discipline qu’il pratique ensuite à travers les classiques françaises. Il fait la connaissance d’Antoine Meo, déjà multiple champion du monde, en train de se tourner vers le rallye-raid. Cela inspire Rémy, qui promet de s’y mettre à son tour. Avant cela, il multiplie les défis dans d’autres sports de longue distance où il apprend à repousser ses limites physiques et mentales. Notamment le Marathon de Paris bouclé en moins de 3 heures, où l’ultra-trail et la célèbre Maxi-Race du Lac d’Annecy.
- Séduit par le Rallye du Maroc 2023 et l’exercice de la navigation, le viticulteur se met en tête de disputer le Dakar 2024. Une séparation retarde ses plans mais ce n’est que reculer pour mieux sauter : il gagne en expérience, dispute le bp Ultimate Rally Raid Portugal puis le Carta Rallye, et prend son dossard pour 2026.
- Rémy œuvre avec l’association Partage par le sport, qu’il représentera sur la course. Elle vise à transmettre les valeurs et les émotions des sports mécaniques à travers des moments de partage et d’inclusion avec des personnes malades ou en situation de handicap. Un programme a même été spécialement créé autour de son Dakar.
Ambition
R.M. : « J’ai toujours aimé regarder le Dakar, et je me suis toujours dit qu’un jour, je le ferais. Je préfère les défis d’endurance aux courses courtes. Je suis un amoureux de moto, de l’effort et des aventures atypiques. J’aime faire des choses que je ne connais pas, et l’effort du Dakar, tant que tu ne l’as pas fait, tu ne peux pas savoir ce que c’est que de partir 14 jours, avec de très longues heures de moto chaque jour... Ce côté aventure, c’est ça qui me motive. Je veux être finisher. Pas question de penser au classement : je veux vivre l’aventure, aller au bout, ne pas me faire mal et faire mon Dakar comme j’ai fait mes deux derniers rallyes. Je me suis fait plaisir, j’ai bien navigué et je n’ai pas utilisé une cartouche d’airbag ! En pratiquant plusieurs sports, et surtout l’ultra-trail, j’ai appris à connaître mon corps. Il y a des moments où tu as envie d’accélérer mais il ne faut pas le faire trop tôt. Je n’ai donc pas l’intention de rouler au-dessus de mes pompes. Je ferai ce Dakar avec l’association Partage par le sport. On a passé onze journées avec les jeunes, à leur montrer la moto, à les faire monter dessus, à passer un moment avec eux… Il y a des sourires, un échange de fou, le simple fait d’aller les voir les rend heureux. On a créé un vrai truc et on veut faire un after-Dakar, leur raconter ce qu’il s’est passé, leur montrer des photos. Le but est donc d’aller au bout pour eux. »
