« Fier de représenter la Guyane »

Mathieu Girard s’apprête à rentrer dans les livres d’histoire en devenant le premier Guyanais (né à Rillieux-la-Pape, il est arrivé sur le continent sud-américain à un mois) à participer au Dakar. Chez lui, la moto est une histoire de famille. Son père, mordu de piste, a transmis la passion des sports mécaniques à ses fils. Mathieu a fait ses premiers tours à 11 ans, décrochant des titres guyanais en 80cc avant de se rendre en Picardie à l’été 2004, à 14 ans, pour se perfectionner. Ses bons résultats régionaux en 125cc lui ont ouvert les portes du championnat de France, puis du National MX2. Sa dernière année en Métropole, en 2010, s’est conclue par une sixième place en National MX1. De retour en Guyane, il s’est concentré sur le circuit de karting qu’il dirige, mais a continué à suivre de loin ses anciens adversaires. Jusqu’à ce qu’un voyage à Oman en 4x4, en 2021, ne déclenche en lui l’irrésistible envie de mettre du gaz dans le désert. De là, il s’est inscrit au Rallye du Maroc 2022, qu’il a aussi disputé en 2023. En bon compétiteur, il se verrait bien jouer le Top 30, mais pense avant tout à terminer le rallye… et faire la fierté des siens.

« Le Dakar m’a toujours intéressé et le déclic est venu d’un voyage à Oman. J’ai fait du motocross et de l’enduro dans ma vie, mais j’ai dû suivre une formation chez David Frétigné en avril 2022, car c’est difficile de travailler la navigation en Guyane : il n’y a pas beaucoup de pistes et je les connais par cœur. Je suis ensuite allé au Maroc, et au-delà de la compétition, j’ai aimé être seul sur la moto dans ces paysages magnifiques, à devoir trouver sa route… Être sur la bonne trajectoire donne un sentiment de satisfaction ! Je veux être finisher du Dakar. Mes parents sont arrivés en Guyane à 19 ans et c’est une fierté de pouvoir représenter les Guyanais. Le simple fait d’en parler me donne des frissons ! J’espère montrer que même en habitant ici, où il n’y a pas forcément tout ce qu’il faut pour la moto, on peut y arriver. Si ça peut servir d’exemple aux jeunes, peu importe leur discipline et même si ce n’est pas du sport… Leur montrer que quand on a un but, il faut être rigoureux, se fixer un objectif et se donner les moyens de réussir. »