Un toit pour tous

Dakar 2025 | Étape 9 | RIYADH > HARADH
14 janvier 2025 - 10:15 [GMT + 3]

Le Dakar Classic cache un concurrent hors du commun cette année. Celui qui possède le plus de sponsors du bivouac, Dakar « moderne » inclus. Et pourtant, ils sont invisibles sur le Toyota numéro 714. La carte des iles de la Croatie qui recouvre sa carrosserie, la patrie de Juraj Sebalj, est d’une sobriété exemplaire. Mais où sont-ils cachés ?

Les Dakar de tous les participants commencent tous de la même manière : par la course aux sponsors. Les plus grands comme Yazeed Al Rajhi affichent un seul partenaire. Pour le Saoudien, il s’agit des couleurs de son pays. Sur le Dakar Classic, il existe son pendant qui n’est pourtant pas un champion de rallye-raid : « les iles de Croatie sont la carte postale de mon pays, mais je ne suis pas payé par le ministère du tourisme, je n’ai pas besoin de cela. C’est un honneur de représenter la Croatie ».

© (c) Doni Castilho
© (c) Doni Castilho
© @fabriciomacedophoto

Juraj Sebalj n’est pas homme à vendre son âme… mais son toit, oui ! Là où la règle numéro un de la communication sportive dicte de mettre en valeur ses partenaires, et donc de les rendre le plus visible possible, lui les tourne vers le ciel, de là où personne ne peut les voir, et à la taille de timbres-poste ! Son secret ? Il a vendu l’espace de son toit en proposant le centimètre carré au prix de 3 euros. Et vous savez quoi ? « Au début, j’avais peur de ne pas réussir à tout vendre. Après, j’ai regretté de ne pas avoir proposé l’espace entier de la voiture ! J’ai créé une appli en m’inspirant de The Million Dollar Homepage, le projet d’un étudiant anglais qui en 2005 pour se payer l’université avait proposé 1 million de pixels à 1 euros ». Entre 300 et 400 emplacements ont été vendus. De la grosse entreprise jusqu’au message personnel. Si le concept de la vente en ligne lui est venu du modèle économique du célèbre étudiant, c’est un ami qui ne pouvait pas l’accompagner sur un rallye et qui lui avait demandé de coller son nom sur la voiture pour avoir l’impression de partir avec lui qui l’a inspiré. Inspiré, le Croate l’a aussi été au volant de son Toyota cette année. 10e l’an passé pour sa première participation au Classic, il était encore jusqu’au départ de l’étape 8 en 4e position du général, derrière les trois meilleurs équipages spécialistes de la course ! Une erreur grossière a fait dégringoler son BJ71 au-delà du Top 20. Forcément un peu déçu au soir de cette dérive, le pilote de Zagreb et ses messages vers l’au-delà ne sera peut-être pas la star de cette 5e édition comme il en rêvait. Mais Juraj est assurément le seul à savoir parler aux étoiles du désert saoudien…

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