Casteu, la cinquantaine rassurante
7 janvier 2025
- 18:43
[GMT + 3]
David Casteu a fréquenté les sommets du classement dans sa carrière de pilote (2e en 2007, 4e en 2009, 3 étapes gagnées). Mais pour l’année de ses 50 ans, il se met dans la peau d’un amateur très concentré. Pour être capable de mieux aider ses clients, à qui il promet le rêve du Dakar avec le sens des réalités.
Le sourire de David Casteu traverse les époques et les continents. Sur le Dakar 2025, il fait partie des quatre motards ayant connu les époques africaine, sud-américaine et maintenant saoudienne du rallye, comme le Guatémaltèque Francisco Arredondo, le Roumain Emanuel Gyenes et le Tchèque David Pabiska. Il a aussi voyagé à toutes les hauteurs du classement, de la 39e place pour sa première participation comme pur amateur, à sa 2e place en tant qu’officiel KTM et porteur d’eau de Cyril Despres en 2007, en passant par la 69e lors d’une année de collection de galères en 2011, et enfin la 18e en 2016 au moment de raccrocher le guidon… temporairement. Car le Niçois n’a jamais dit qu’il arrêtait la moto, et le revoilà sur le Dakar pour fêter ses 50 ans, mais pas seulement. « Je m’occupe maintenant d’accompagner des pilotes amateurs qui se lancent dans le rallye-raid et ont comme rêve de faire le Dakar. Or je sais que le rallye a énormément changé, alors j’ai voulu revenir pour mieux le comprendre et être capable de leur tenir le bon discours, de mieux les préparer ».
Se remettre à la page pour se montrer crédible, prendre du plaisir et montrer l’exemple, voilà le défi que s’est fixé sur l’édition 2025 ce transmetteur de passion. Et pas question de prendre cette affaire à la légère, Casteu a aussi fait le boulot en termes de préparation pour sa 14e participation : « J’ai perdu 15 kilos, ça fait un an et demi que je suis concentré sur ce Dakar. Parce que je sais où je vais. Le matin quand je me lève pour aller transpirer avec mon entraîneur, je sais pourquoi. C’est aussi ce que je veux expliquer à mes futurs pilotes. Il ne faut vraiment pas négliger cette course ». Dans cette montée en régime progressive, le pilote sur le retour a fait une année complète de compétition en 2024, qui s’est achevée à côté de ses bases marocaines. L’organisateur du Casteu Trophy, et hôtelier spécialisé dans les stages option dunes, s’est en effet classé 18e du dernier Rallye du Maroc. Pas d’inquiétude à avoir sur son niveau technique et physique. D’ailleurs, sur le campement C de la 48h chrono, c’est surtout l’émerveillement et la remontée des vieux souvenirs qui animaient David : « C’est vrai que je ne connaissais pas ce format, et je n’avais pas roulé une étape aussi dure depuis Tichit en Mauritanie ! Mais j’ai roulé à l’expérience, ça ne sert plus à rien d’attaquer fort et de risquer de fracasser la moto. Alors j’ai beaucoup respiré, j’ai baissé les mains quand il le fallait, et finalement je n’ai mal nulle part. Enfin, j’aurai quand même quelques courbatures demain matin, et je garantis qu’à 19h30 je suis couché ! » Pour cette 47e édition, c’est justement au 47e rang du classement général que Casteu a terminé l’étape XXL de près de 1000 km. Le sens du timing.