Catégorie tandem !

Dakar 2024 | Étape 11 | ALULA > YANBU
18 janvier 2024 - 23:40 [GMT + 3]

Ils portent les numéros 131 et 132, et sont restés ensemble pendant tout le Dakar, en piste comme dans le carré des Original by Motul. Anthony Fabre et Andy Beaucoud s’apprêtent à finaliser leur grand défi, dans la simplicité et l’amitié.

Il parait que certains ont gentiment rigolé en voyant Andy Beaucoud et Anthony Fabre se présenter sur le Dakar sous l’acronyme RAF, une référence à leur passion commune pour les grandes heures de l’aviation militaire britannique, mais qui a pu être interprété comme une devise du type Rien à Faire, Rien à Fiche… bref. En réalité, c’est avec le plus grand sérieux que les deux potes d’adolescence ont préparé depuis un an et demi le défi qu’ils ont voulu relever avec un budget minimum, l’option la plus évidente étant l’engagement en Original by Motul. « Nous faisons un Dakar ‘’low cost’’, explique Anthony, et c’est pour cela que nous sommes venus avec des motos d’enduro, tout juste améliorées avec un gros réservoir d’essence. Et c’est aussi une façon de passer le rallye simplement, entouré de gens sympas et en dormant sous la tente, c’est ce qu’on aime ».

Au moment de se mettre en action, les deux motards amateurs qui ont touché à toute les disciplines, en tout-terrain, sur piste ou sur route, ont adopté une stratégie correspondant à la fois à leurs objectifs et à leur potentiel. « Nous avons tout le temps roulé ensemble, raconte Andy. Ce n’est certainement pas la bonne méthode quand on veut aller chercher une place, mais si on veut juste finir sans jamais regarder le classement, ça fonctionne très bien ». Anthony va plus loin dans le détail de l’alchimie entre les compagnons de piste et de dunes : « j’aime bien rouler devant parce que si je fais une faute de navigation, j’en suis le seul responsable alors je préfère ouvrir. Généralement, Andy est un peu plus à l’aise que moi dans les dunes et moi je suis plus rapide dans les cailloux. Alors si je m’y prends à deux fois pour monter une dune qu’il a pu grimper du premier coup, il m’attend ». La seule petite entorse à leur chevauchée commune de près de 8000 kilomètres, liaisons comprise, a eu lieu dans la journée d’hier, lorsque la perte d’un bouchon de réservoir a aspergé d’essence le pantalon d’Anthony, tout d’un coup très pressé de rejoindre l’arrivée de spéciale pour se faire badigeonner le popotin de Biafine !

Chaque soir en rejoignant le bivouac pour s’installer dans le carré des Original by Motul, la complémentarité est encore de mise pour prendre en charge l’entretien des motos. « Nous nous partageons les tâches et c’est une façon de gagner du temps. Moi je fais les vidanges, et en attendant il s’occupe des filtres à air. Comme Andy est mécanicien de métier, les opérations les plus techniques sont pour lui, et moi je fais le nettoyage, je monte les tentes… on avance comme ça à deux ». Là-encore, comme dans un petit couple mais sans les scènes de ménage, le duo a trouvé sa formule gagnante. À la veille de l’arrivée finale, Andy et Anthony n’ont quasiment pas chuté, ont collectionné des paquets de souvenirs, « comme quand on s’est retrouvé pendant la 48h chrono avec quelques autres motards autour d’un feu de camp, et Stéphane Peterhansel est arrivé, nous avons pu discuter longuement avec lui ». Et finalement, les deux Lyonnais sont-ils contents de leur classement alors qu’ils s’apprêtent à monter sur le podium de Yanbu ? « Aucune idée, on ne le regarde pas, affirme Andy. Tout ce qui nous plait, c’est de passer sur chaque étape une bonne journée sur la moto et de se taper dans la main à la fin ». Après avoir reçu leur médaille, posé leur casque et leur combinaison, Andy et Anthony jetteront peut-être enfin un coup d’œil à la feuille de classement : ils sont 70e et 71e. Inséparables.