Vincent Biau a eu chaud

Dakar 2024 | Étape 1 | ALULA > AL HENAKIYAH
7 janvier 2024 - 09:48 [GMT + 3]

Alors qu’il boucle chaque année en tout-terrain la moitié des kilomètres de la circonférence de la terre, Vincent Biau a bien cru que son premier Dakar allait prendre fin avant même l’arrivée de la première spéciale.


Pour être plus précis, le pilote de la Husqvarna 450 Rally Replica floquée du numéro 141 a pensé un court instant que son aventure en Arabie saoudite allait s’arrêter après seulement 200 km, juste après le premier ravitaillement de cette étape initiale qui a cruellement marqué les hommes et les machines. « Je n’étais certainement pas suffisamment concentré en repartant du “refueling”, raconte le jeune Aveyronnais. J’ai croisé les skis, la moto est montée en l’air, le pilote aussi. » Quand il retombe au sol, son épaule gauche se déboîte… « Je l’ai sentie sortir, mais heureusement elle s’est vite remise en place. C’est une blessure que je connais bien, j’en suis à une dizaine de luxations et j’ai déjà été opéré. J’ai pas mal de matos dans l’épaule. Mais sur le moment, j’ai vraiment eu peur. » Il faut dire que ce Dakar, c’est pour Vincent le tout premier. Enfin en tant que participant, car cette épreuve il l’a déjà vécue à plusieurs reprises, depuis 2020, en tant que volontaire au sein de l’organisation dans un Charly. « Je voyais les collègues rouler qui me disaient : “Allez, qu’est-ce que tu attends ? Il ne manque plus que toi !” J’ai fini par sauter le pas. » La moto, Vincent en fait depuis l’âge de 4 ans. Le Rallye-raid, il s’y est mis il y a une dizaine d’années, comme beaucoup de ses copains aveyronnais. « Depuis toutes ces années, je fais un rallye par an », précise-t-il. Le reste du temps, il voyage et avale les kilomètres en Europe ou en Afrique avec sa BMW GS. Il distille aussi ses conseils, organise des stages de pilotage et monte des raids avec sa compagne pour partager sa passion du voyage à moto.

L’an dernier, sa victoire à l’Abu Dhabi Desert Challenge dans la catégorie Malle-Moto a fini de le convaincre de s’attaquer au plus mythique des rallye-raids. Evidemment dans la catégorie Original by Motul. « Je me suis toujours occupé de mes motos, je n’imaginais pas participer au Dakar autrement. » Aussi, quand son épaule a quitté son logement sur cette chute après seulement 200 km de course, le garçon a cru que tout autour de lui s’effondrait. « Je me suis dit que ce Dakar ne pouvait pas s’arrêter là, comme ça, aussi tôt… Alors j’ai serré les fesses et les dents pour remonter en selle. Mais j’étais tendu, et en essayant de me protéger je suis encore tombé trois ou quatre fois… » Heureusement sans conséquence. « Je sais que demain ça va tirer, mais ça devrait aller… Castera avait annoncé la couleur, il ne nous a pas menti. Cette première journée a été pour moi la course la plus difficile de ma carrière de pilote. Je n’ose imaginer ce que demain nous réserve… J’espère quand même que d’ici deux ou trois jours le niveau de difficulté va baisser pour nous laisser souffler. Castera doit sauver les motards. »

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