Cox et De Villiers, les pères fondateurs

3 janvier 2024 - 11:16 [GMT + 3]

Six pilotes sud-africains sont engagés sur le Dakar 2024 à moto, tandis que six autres auront en mains des véhicules engagés en Ultimate. Avec les préparateurs Toyota Gazoo Racing, Century, Red-lined et maintenant M-Sport qui a développé les T1+ de Ford, l’Afrique du Sud peut revendiquer la paternité d’une trentaine de voitures au total, soit un tiers du plateau. Le mouvement qui a vu la nation arc-en-ciel s’imposer parmi celles qui comptent dans la discipline doit beaucoup à Alfie Cox et Giniel De Villiers, qui fréquentent respectivement les bivouacs depuis 1998 et 2003.

Alfie Cox et Giniel de Villiers sont des pionniers. Pas ceux de la première heure, qui se sont élancés sur le Dakar à la fin décembre 1978, mais des mordus du rallye qui ont franchi le pas au tournant des années 2000 et performé au point d’initier un mouvement décisif dans leur pays, l’Afrique du Sud. A l’époque, peu de gens connaissaient Jeremy Davies, qui avait montré le premier la voie en s’engageant sur le Paris-Le Cap en 1992. Mais le jeune Alfie Cox, un solide rouleur faisant déjà des ravages en motocross et sur les bajas, a vite été convaincu d’imiter son pote quelques années plus tard… dès que l’occasion s’est présentée. « J’étais déjà distributeur KTM en Afrique du Sud et Heinz Kinigadner m’a donné une moto pour que je fasse le Dakar en 1998, explique l’ancien motard qui a terminé 4e dès son coup d’essai. Comme cela a bien marché, j’en ai fait sept à motos et ensuite j’ai participé cinq fois en autos ». S’il a essentiellement officié comme porteur d’eau, Cox a tout de même achevé l’édition 2002 en 2e position, entouré sur les podiums de ses deux copains de la grande époque de Gauloises-KTM, les regrettés Fabrizio Meoni et Richard Sainct.

Pendant ce temps, Giniel de Villiers préparait en coulisses son arrivée sur le Dakar. L’événement s’est produit en 2003, au sein de l’équipe Nissan, et avec une entrée en scène tout aussi fracassante puisqu’il rejoignait Sharm-el-Sheikh en Egypte en 5e position. Depuis, le métronome le plus phénoménal du Dakar a bouclé 20 éditions consécutives, s’est imposé lors de la première expérience sud-américaine en 2009 et a collectionné au total 15 Top 5. Dès le début de cette impressionnante série, les résultats de Giniel ont déclenché un réel intérêt du public sud-africain et en particulier des adeptes de sports mécaniques : « le championnat national de tout-terrain a toujours été relevé, mais il y a eu à cette époque des gens comme Glynn Hall qui ont commencé à s’investir dans le re rallye raid et on voit que maintenant, il y a 13 ou 14 voitures rien que chez Toyota qui sont fabriquées en Afrique du Sud. Et parmi les pilotes, il y a plein de jeunes qui arrivent, donc si nous avons pu jouer un petit rôle pour les inspirer, c’est bien sûr une fierté. Lorsqu’on voit que Saood Variawa commence sur le Dakar à 18 ans, on peut tout imaginer à propos de ce qu’il sera capable de faire ».   

Le constat dressé par De Villiers sur la présence de ses compatriotes en autos est partagé par Alfie Cox au sujet des deux roues, son propre fils Bradley se chargeant d’assurer la relève. Pour l’instant, le rejeton a fait moins fort, 22e en 2022 pour sa première participation, mais il est également entouré d’une délégation conquérante, souligne Alfie : « Nous avons aussi Charan Moore qui a gagné le classement Original by Motul l’année dernière, mais aussi Michael Docherty, Ronald Venter, Kerim Fitz-Gerald, ainsi que d’autres qui vont bientôt arriver ». Foi d’Alfie Cox, le drapeau « sud-af » n’a pas fini de gagner du terrain sur le bivouac et dans les classements du Dakar.