Aseel Al Hamad : le sport mec'... au féminin !

Dakar 2020 | Étape 6 | Ha'il > Riyadh
10 janvier 2020 - 09:58 [GMT + 3]

Sur la première édition saoudienne du Dakar, 12 pilotes du pays ont tenté leur chance... uniquement masculins. Mais Aseel Al Hamad, engagée avec force dans la promotion du sport féminin, prend déjà ses marques en vue de l’année prochaine : son projet est lancé, et elle a pris sa première leçon de rallye raid avec Isabelle Patissier.

© A.S.O.
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Les femmes ont obtenu en Arabie Saoudite le droit de passer leur permis de conduire le 24 juin 2018. Ce jour-là, Aseel Al Hamad était symboliquement invitée à piloter une Formule 1, en ouverture du Grand Prix de France sur le circuit Paul Ricard au Castellet. Mais la jeune femme, qui n’avait jamais conduit sur les routes de son pays, n’en était pas à son premier coup de volant. Fascinée par les voitures de course depuis l’enfance, elle avait choisie de contourner l’obstacle pour s’adonner à sa passion, soutenue par une famille ouverte à la réalisation de son désir, en apprenant la conduite sur les circuits des pays voisins, à Bahreïn ou aux Emirats Arabes Unis par exemple. Plus tard, elle s’est essayée à la compétition en monoplace, en France et en Italie. Puis les initiatives ont jailli de toutes parts durant les deux dernières années. « Nous avons créé un championnat national dès la fin de l’année 2018, et il y a eu très rapidement une dizaine de femmes engagées, se réjouit la pilote impliquée dans la promotion du sport féminin pour le compte de la fédération saoudienne et également au sein de la FIA. Il y a un réel engouement car le pays change et parce que les femmes sont prêtes ».

La vitesse sur circuit, Aseel commence à bien connaître. En revanche, elle part de zéro en ce qui concerne le tout-terrain. Mais quelque part entre Al Ula et Ha’il, elle a eu droit à une leçon particulière dispensée par une pilote qui a depuis longtemps fait ses preuves. Isabelle Patissier, 9 Dakar au compteur dont une 16e place en 2011, a été conviée pour mettre le pied à l’étrier à une poignée d’aspirantes saoudiennes en vue de la prochaine édition. Et après cette première séance dans les dunes, l’impression est sans équivoque : « C’était extraordinaire, s’enthousiasme l’élève. Se lancer dans le rallye raid, c’est comme apprendre une nouvelle langue, et celle-là je l’aime. J’ai envie de recommencer demain, et la semaine prochaine, puis tout mettre en place pour pouvoir participer au Dakar ». Précisément, c’est le projet qu’elle a été chargée de porter avec la fédération, en collaboration avec l’organisation du Dakar : « l’objectif, ce n’est pas seulement de m’inscrire sur le rallye, mais aussi de mener une politique de détection de talents qui permettent d’engager quatre autres filles. C’est ambitieux, il va falloir nous former, mais le Dakar nous ouvre des portes ». Alors rendez-vous en janvier 2021, Aseel.

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