« Le rallye-raid, on se noie dedans, on oublie tout »
En resumen
S.G.
- La passion de Stéphane Gutzwiller pour l’automobile remonte à la tendre enfance. Dans les années 70, il collectionnait les photos des pilotes de rallye distribuées par Elf, et voulait devenir pilote de course. La vie en a décidé autrement, et la sienne fut très occupée. Ce professionnel de la finance a quitté la France pour les États-Unis, avant de s’installer en Suisse.
- Une deuxième vie a commencé à 42 ans, lorsqu’il s’est lancé dans la course auto historique.D’abord en régularité, puis en compétition, grimpant progressivement en gamme (Alfa Romeo 1300 GTA, Lotus Elan, Chevron B16…). Habitué du circuit de l’Anneau du Rhin où il a perfectionné sa technique, Stéphane est devenu un fidèle des événements organisés par Peter Auto, comme Le Mans Classic ou le Tour Auto.
- Au printemps 2025, Stéphane participe au Pékin-Paris quand il croise un concurrent habillé d’une casquette Dakar dans un ascenseur. Il lui confie que ce serait son rêve, mais qu’il n’ose pas se lancer. « En historique, c’est faisable ! », l’encourage son interlocuteur. Il s’agit de François Abrial, deux Dakar Classic au compteur. Sept mois plus tard, il part relever un nouveau défi en Arabie Saoudite, au volant d’un HDJ 80 loué au Team SSP sur les conseils de François.
- C’est la première fois que le nom de Gutzwiller apparaît sur la liste des inscrits au Dakar. Et la dernière ? Rien n’est moins sûr. L’un des fils de Stéphane, Victor, a performé à ses côtés lors des Sixties’ Endurance. Comme le père, il se concentre désormais sur sa vie professionnelle. « Mais je pense que je lui remettrai le pied à l’étrier ! », promet le pilote de 67 ans. En attendant, la famille Gutwziller sera la première supportrice du Land Cruiser n°744.
Ambición
S.G. : « J’ai beaucoup travaillé dans ma vie, et vers 40 ans, quand j’ai pu me permettre de vivre en dehors du travail, je me suis demandé : ‘Qu’est-ce qui te passionne en dehors de ton métier ?’ Je me suis alors souvenu de mes rêves d’enfant. J’ai toujours essayé de faire en historique les courses qui me faisaient rêver quand j’étais gosse, comme Le Mans Classic ou le Rallye Monte-Carlo Historique. Le Dakar Classic s’inscrit dans la même logique. C’est un nom mythique, et la catégorie historique donne une chance de participer à une épreuve légendaire. Maintenant que j’ai un certain âge, je ne fais plus trop de courses, plutôt des événements orientés vers l’aventure. Vivre ses passions, ça conserve ! Je me suis préparé avec le Transmaroc et j’ai aimé découvrir de nouveaux endroits, des paysages désertiques… Le rallye-raid, on se noie dedans, on oublie tout, on vit au rythme de la course. Et c’est un peu comme un marathon : il faut tenir le coup, gérer ses ressources humaines et matérielles, mécaniques. J’ai toujours essayé de travailler avec des équipes professionnelles, c’est pourquoi je loue une voiture à Julien Saumet de SSP. Je vais au Dakar avec beaucoup d’humilité, dans un environnement que je ne connais pas et qui est très compétitif. Je sens la même excitation qu’au début de ma carrière sur circuit, quand je dormais peu avant mes premiers Tour Auto. Vivre ses passions, ça conserve ! »
