L’Anglaise qui roule en Italienne

Dakar 2024 | Étape 10 | ALULA > ALULA
17 janvier 2024 - 22:25 [GMT + 3]

Solide et régulière depuis le départ, Jane Daniels démontre étape après étape qu’elle dispose de toutes les qualités pour se faire un nom sur le Dakar.

Responsable du développement de la marque Fantic, Matilde Tomagnini n’est pas peu fière de Jane Daniels. La Britannique, double championne du monde d’Enduro, aura fait il est vrai cette année des débuts remarqués sur le Dakar. « Le choix de Jane était pour nous un pari, et nous ne sommes pas déçus, confie l’Italienne. Elle confirme qu'elle est une pilote très endurante. Ainsi, après sa mauvaise chute le premier jour de l’étape 48h00 Chrono, elle a continué pendant plus de 200 km avec le guidon et la tour de navigation complètement pliés, jusqu'à ce qu'elle réussisse à les remettre partiellement en place. » Deux jours plus tard, Jane Daniels expérimentait une autre facette du Dakar en venant en aide à son coéquipier, Jeremy Miroir. « C’était l’étape dix, raconte l’Anglaise. Je l’ai tiré à la ficelle pendant 60 km pour sortir de la spéciale, et puis encore pendant 95 km pour le ramener au bivouac. Ça clairement été l’expérience la plus difficile jusqu’à présent. » Chez Fantic, l’esprit d’équipe n’est pas un vain mot. Le constructeur italien qui investit depuis trois ans en rallye-raid a décidé cette année de faire confiance à une nouvelle génération de pilotes venus de l’Enduro. Jeremy Miroir en fait partie, Jane Daniels aussi. Associés à Tommasso Montanari, le Français et la Britannique sont en charge de développer la nouvelle XEF 450. Ils prennent en cela la relève de Franco Picco qui avait étrenné le projet Fantic dans la catégorie Original by Motul. Créée sur la base de la Yamaha WR450, l’Italienne n’a pas d’autre ambition à ce jour que de rallier l’arrivée à Yanbu. « On a beaucoup de choses à apprendre, confie Jane Daniels. Avant de penser à gagner, il faut penser à finir. De toute façon, le développement de la moto est surtout fait en Italie. De mon côté, c’est mon premier Dakar et je suis là avant tout pour découvrir toutes les facettes de cette course hors-normes. Mon seul objectif, c’est d’être à l’arrivée. Je prends les étapes les unes après les autres sans penser ni même vraiment regarder mon résultat. » A deux jours de Yanbu, la double championne du monde d’Enduro semble en tout cas bien partie pour mener à bien sa mission. Navigant autour de la cinquantième position, Jane s’est réjoui que la boucle autour d’Alula soit moins physique que l’étape précédente. « Honnêtement, ce rallye est beaucoup plus dur que ce que j’imaginais. On fait plus de kilomètres que je pensais, les journées sont vraiment longues… En Enduro, tu roules maximum 8 heures par jour avec une spéciale d’une heure trente, et l’épreuve la plus longue dure six jours. Ici, on passe 12 heures par jour sur la moto et les spéciales font facilement plus de cinq heures. C’est difficile de rester concentré aussi longtemps. Hier, j’avais super faim et j’ai eu du mal à rester focus sur la navigation. » C’est pourtant cet aspect de la course qui séduit le plus Jane. « C’est nouveau pour moi et je trouve ça intéressant, dit-elle. Quand ça se passe bien, c’est vraiment sympa. En revanche, dès que tu commences à faire des erreurs, c’est beaucoup moins drôle. » Seule fille avec Yael Kadshai à avoir pris le départ de ce Dakar à moto, Jane Daniels devrait ajouter à Yanbu une nouvelle ligne à son joli palmarès.

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