« La crise de la quarantaine »

L’Afrique en raid, Mathieu est tombé dedans quand il était tout petit. Dès l’âge de huit ans, il part en 4x4 avec ses parents en Afrique Australe chaque année. Dans leur jeunesse, ses parents descendaient déjà en Peugeot 404 de l’autre côté de la Méditerranée où ils vendaient l’auto pour financer le voyage. En 1986, son père est au départ du Dakar au volant d’une Nissan, en 1988 avec une Lamborghini. Mathieu apprend évidemment à conduire tout jeune, il s’engage en raid en Tunisie et Maroc à la fin des années 90 et fait ses premières armes de copilote sur le Rallye de Tunisie de 2001 à 2003 avant d’enchaîner en course à nouveau avec un Master Rallye, des Bajas, l’UAE Desert Challenge en 2004 avant de repartir sur des raids au long cours jusqu’à la fin des années 2000 dans son Nissan Navara. Il se met au quad trois ans avant que son métier de promoteur immobilier en Suisse et son premier enfant né en 2013 ne prennent le dessus. Avec son père et des copains, ils font bien quelques sorties en voitures de collection, mais la folie des grands espaces est derrière lui quand sonnent à sa porte ses quarante ans. Lors d’une partie de poker aves ses meilleurs amis à la maison, il se lève et les invite au garage à venir découvrir ce qu’il nomme avec humour « sa crise de la quarantaine ». Alexandre, celui avec qui il a fait « les quatre cent coups » découvre un Mitsubishi ex Geco qu’il ne connait pas mais lui propose du tac au tac de partir avec lui. « Je lui ai dit d’accord, cela fait vingt ans que l’on est amis ». Le vrai coup de poker de la soirée ! Car à 41 ans, Alex n’a aucune expérience en sport automobile à ce moment-là.

M.K. : « Depuis tout petit je regarde le Dakar à la télévision. En février dernier, je me suis mis sur internet pour trouver une voiture qui avait fait le Dakar, qui avait une histoire. Je suis tombé sur un Nissan ex Geco raid, cela doit être le destin car mon père a participé à son premier Dakar et moi à mon premier rallye-raid en Nissan. Geco, c’est le premier team de Sven Quandt. La voiture est au top, à l’époque c’était une Marathon. On sait pas trop qui a couru avec, mais on est certain que ce soit une véritable Geco car le volant est personnalisé et la boite de vitesse est marquée. Soit il s’agit de celle de Sven en personne, soit de concurrents hollandais, on lui demandera sur place. Je l’ai achetée à Arnaud Euvrard qui a fait deuxième l’an passé, il n’avait pas roulé avec, préférant finalement une Mercedes. J’ai visité une centaine de pays, mais jamais l’Arabie Saoudite. Je n’aurais jamais eu le budget pour un Dakar et nous ne sommes pas non plus des monstres de physique. Je voulais le refaire comme à l’époque, plus dans l’esprit de voyage que de course, je pense que l’on sera moins soumis au chrono et que l’on pourra profiter des paysages. »

A.F. : « Je suis fleuriste et cela fait plus de vingt ans que je me suis consacré à mon travail et à ma famille. J’ai l’impression que c’est aussi un peu ma crise ! Je me suis lancé là-dedans principalement pour le suivre, parce que l’on a fait les quatre-cents coups déjà ensemble. On y va vraiment en vacances entre amis. Mais on est quand même allé faire un stage de quatre jours au Maroc avec Isabelle Patissier et Thierry Delli Zotti. On en est rentrés, c’est déjà pas mal ! »