« La relation entre le pilote et le copilote est essentielle »

Après de nombreuses années sur la scène des rallyes historiques et de régularité, Christophe Baillet et Jean-Lou Herbeth ont décidé de relever un nouveau challenge en s’engageant pour la première fois au Dakar. Experts dans l’art de la navigation comme dans celui du pilotage, les deux amis ont fait l’acquisition d’un Can-Am qu’ils ont eux-mêmes monté avec l’aide de la structure MMP. Leur objectif est simple : rallier la ligne d’arrivée à Dammam en faisant preuve de régularité tout au long du parcours. Pilotes avant tout, ils n’excluent pas de partager le volant et la navigation autant que possible durant le parcours.

C.B : « Mon copilote et moi avons roulé pendant 10 ans sur circuit, notamment à des rallyes historiques. Il y a beaucoup de navigation et le but n’est pas d’aller le plus vite possible. Nous étions tentés de faire la même chose avec le Dakar Classic qui reprend un peu nos principes. Au mois d’avril, nous avons participé au Tunisia Desert Challenge et nous avons pu constater que nous étions plutôt bons en matière de navigation. Nous avons donc décidé de basculer sur le Dakar. Nous avons été impressionnés par le confort des SSV et on s’est dit que nous allions tenter le coup. Il y a un historique puisque j’ai gagné le Tour de Corse historique à six reprises. Nous avions fait un peu le tour de ça et nous souhaitions un nouveau défi. Nous évoluons dans le team MMP, mais nous avons monté notre propre SSV. On a acheté un Can-Am il y a six mois et avec l’aide de Micouleau (MMP), nous avons pu le mettre au point. L’ambition est de terminer ce Dakar. J’habite à quelques centaines de mètres de Gilles Picard, ancien copilote d’Ari Vatanen ou encore d’Hubert Auriol, qui m’a dit que le but était de finir. Et pour cela il faut savoir être régulier. Il s’agira de durer dans le temps. Si on arrive à terminer toutes les étapes, sans commettre trop d’erreurs de navigation, on sera très contents. Jean-Lou et moi nous connaissons très bien. Si c’est possible, je pense que nous partagerons le volant. Lui comme moi aimons la navigation, nous essaierons donc de tourner dans le baquet de droite. Dans un rallye comme celui-ci, la relation entre le pilote et le copilote est essentielle. On se connaît suffisamment pour hausser le ton s’il le faut ! »

J-L.E : « Cette passion pour le Dakar remonte à très longtemps ! Je le regardais quand j’étais jeune… Pour y participer, c’est une question de moyens. En vieillissant, on a un peu plus de moyens, donc avant d’être trop vieux, on se dit “pourquoi pas”. En participant au Tunisia Desert Challenge, on s’est dit que les rallyes-raids, c’était plutôt pas mal ! Ça s’est donc fait comme ça et comme nous ne faisons jamais les choses à moitié, on y est allé à fond. Jusqu’ici, nous avions chacun notre voiture, mais pour ce Dakar, nous allons rouler ensemble. Ce sera peut-être la fin d’une longue amitié (rires). Ce sera une épreuve au sein d’une épreuve. J’aime beaucoup piloter et je n’ai d’ailleurs fait que ça. Je serai à la navigation, c’est donc une petite angoisse d’être dans le baquet de droite. L’objectif sera de finir et de ne pas se faire mal. »