J-1 : un avant-goût de sable

Dakar 2021 | Prologue | Jeddah > Jeddah
2 janvier 2021 - 18:56 [GMT + 3]

L’œil dans l’objectif

Le désert n’est jamais très loin en Arabie Saoudite. Il n’a fallu s’éloigner que d’une trentaine de kilomètres de Jeddah pour trouver les premières pistes sablonneuses qui se prêtaient idéalement à un premier exercice de glisse pour les pilotes et équipages du Dakar. La photo qu’ils garderont en souvenir de cette première journée de sport, c’est pourtant celle sur laquelle chacun d’entre eux a posé, sur le podium de départ installé à proximité du stade du Roi Abdallah. À l’issue des vérifications techniques et administratives, 498 concurrents ont été conviés à afficher leur plus grand sourire sur ces clichés, répartis dans les 286 véhicules admis à prendre le départ de la 43e édition : 64 autos, 61 véhicules légers (dont 44 SSV), 101 motos, 16 quads et 44 camions s’élanceront demain matin pour la boucle de 8000 kilomètres. 23 véhicules participeront quant à eux à la première édition du Dakar Classic, une épreuve de régularité ouverte à des autos et camions des années 80 et 90.

L’essentiel

Les conséquences chronométriques des événements du jour sont peut-être anecdotiques mais donnent tout de même le ton avant de se lancer réellement dans la compétition. Sans forcer son talent, Ricky Brabec a fait valoir son statut de tenant du titre en s’imposant sur le prologue, où le rookie Dani Sanders est allé chercher son premier podium. Carlos Sainz, ralenti par une crevaison lente a été beaucoup moins convaincant : Nasser Al Attiyah verra peut-être un signe dans sa 36e victoire de spéciale… soit exactement le même nombre que son rival espagnol. Alexandre Giroud peut se réjouir d’avoir devancé le reste des quadeurs, tandis que la catégorie des véhicules légers a été dominée par le Britannique Chris Meeke, qui débute en fanfare sa reconversion au rallye raid. En camions, il est rarissime de ne pas voir un Kamaz dans le Top 10 d’une spéciale. C’est ce qui se produit aujourd’hui, dans un classement dominé par les Biélorusses Sarhei Viazovich et Aliaksei Vishneuski, leurs cousins de chez Maz.

Sur un air de Classic

La première édition du Dakar Classic est lancée… la confrontation des époques est mise en évidence entre la Porsche 911 qui a remporté le Dakar 1984 dans les mains de René Metge et maintenant pilotée par l’Américaine Amy Lerner, et le stade du Roi Abdallah, inauguré trente ans plus tard.

La perf’ du jour

Cinq ans après sa dernière apparition, Brian Baragwanath signe un retour fracassant. Éloigné des compétitions après une lourde blessure au coude alors qu’il venait de terminer sur le podium du Dakar en quad avec trois victoires étapes dans sa besace, l’ingénieur sud-africain a manifestement conservé une vitesse et un coup de volant intacts. De quoi surprendre tous les favoris lors d’un prologue propice aux coups d’éclats et venir signer le même chrono que le vainqueur du jour Nasser Al-Attiyah ! Une performance d’autant plus impressionnante que Baragwanath évolue au sein de la structure Century, dans le baquet du buggy CR6 qu’il développe lui-même tout au long de l’année. Pour couronner le tout, le natif de Polokwane fait équipe avec la jeune Taye Perry, qui a achevé son premier Dakar à moto l’an dernier mais débute au copilotage.

Le coup dur

Romain Dumas espérait certainement débuter son quatrième Dakar d’une autre manière. Le 8e de l’édition 2017 restait déjà sur une énorme désillusion l’an passé après avoir dû abandonner au bout de 71 km seulement ! Et les 11 km du prologue du Dakar 2021 se sont déjà révélés pénibles pour le pilote français engagé au volant de sa propre voiture, un buggy deux roues motrices nommé DXX. Dumas termine en effet la spéciale dans le fond du classement avec un temps deux fois supérieur au vainqueur Al-Attiyah, après avoir semble-t-il peiné en navigation. Ce n’est qu’un avertissement.

La stat du jour : 23

À 41 ans, et avec un palmarès en rallye déjà bien rempli derrière lui, Kris Meeke n’a pas attendu longtemps pour se mettre en valeur sur le Dakar. Le Britannique remporte sa toute première étape pour ses débuts sur le plus grand rallye du monde, au sein des véhicules légers, où l’expérience ne fait manifestement pas tout. Son dauphin Seth Quintero, également rookie sur le Dakar, n’a en effet lui que 18 ans et pourrait donc être son fils ! En dépit de leurs 23 années d’écart, les deux hommes ne sont séparés que de deux secondes après le prologue.

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