Camions : petit Tsar deviendra grand ?

11 décembre 2019 - 17:11 [GMT + 3]

Quadruple vainqueur du Dakar, Eduard Nikolaev s’avance comme chef de file des camions Kamaz avec l’objectif de remporter un cinquième titre en dix participations comme pilote. Les rivaux de l’écurie russe ne sont plus seulement à chercher du côté du Team De Rooy, mais aussi dans le clan tchèque avec Ales Loprais, Martin Macik ou Martin Soltys. Le pilote biélorusse Siarhei Viazovich fera lui aussi partie des candidats au titre sur la première édition saoudienne du Dakar.

Les patrons s’appellent Kamaz. Le constat est sans appel dès le premier coup d’œil sur le palmarès de la catégorie camions, avec 16 titres remportés en 23 éditions, assorties de 143 spéciales au total sur la période. La série de trois victoires consécutives confirme par ailleurs qu’Eduard Nikolaev, identifié dès son arrivée dans le monde du rallye raid comme le « petit Tsar », roule bien dans les ornières creusées par son mentor Vladimir Chagin, puisque la perspective d’aller chercher un Arabie Saoudite un cinquième titre à l’âge de 35 ans lui donnerait même une courte avance sur son boss. En effet, l’écurie désormais dirigée par le septuple vainqueur du Dakar se présente avec l’étiquette de favoris qu’elle est habituée à assumer, à la fois confiante en son leader et en son collectif, puisque Dmitry Sotnikov (2e en 2017 et en 2019) comme Andrey Karginov (vainqueur 2014) sont en mesure de prendre le relais en cas de défaillance ou de problème majeur du côté de la cabine numérotée 500.

Pour autant, les camions russes auront une sérieuse bataille à mener entre Jeddah et Qiddiya pour prolonger leur domination. La donne a sensiblement changé puisque chez les rivaux d’Iveco, Gerard de Rooy a décidé de passer son tour en raison de problèmes de dos qui nécessiteront une opération prochaine. Mais le seul pilote qui a tenu en échec les Kamaz sur le sol sud-américain (2012, 2016) sera bien le chef d’orchestre de l’écurie pour cette première saoudienne : il a confié les clés de son camion de pointe à l’ambitieux Janus van Kasteren. Aux origines de la saga Kamaz, c’est avec les camions Tatra que les pilotes russes avaient l’habitude de ferrailler, et en particulier avec Karel Loprais. La nouvelle donne pourrait être mises à profit par son neveu, Ales Loprais, le plus souvent observé en position d’outsider (3e en 2007, 4e en 2015, 5e en 2019) mais capable de mûrir un coup d’éclat à l’occasion de l’ouverture d’un nouveau chapitre. Réparti dans plusieurs chapelles, le clan tchèque pourrait également être représenté au sommet par Martin Soltys chez Buggyra Racing ou encore par Martin Macik (5e en 2018) qui s’attaque à son huitième Dakar à l’âge de 30 ans. La menace la plus réelle reste toutefois celle portée par les « cousins » biélorusses de Kamaz, les Maz-Sportauto emmenés par Siarhei Viazovich, le dauphin de Nikolaev en 2018. Enfin, un regard particulier sera porté sur l’équipage de Gert Huzink, engagé dans un défi d’avenir puisqu’il aligne au départ avec le premier véhicule hybride de la catégorie camions.