« On fait l’assistance rapide des véhicules MMP »

Benjamin Lattard s’apprête à disputer son deuxième Dakar au volant d’un Can-Am de l’équipe MMP. En 2023, il a terminé en 22e position en T3. Patrick Jimbert, son copilote qu’il côtoie depuis 30 ans, et lui auront une tâche toute particulière durant ce Dakar 2024 puisqu’ils feront l’assistance rapide des autres véhicules du team MMP. L’idée est d’être plus réactif que les camions et de procéder à des réparations en un temps record. Contrairement à tous les autres participants, l’objectif n’est donc pas de gagner l’épreuve, ni même de viser un podium, mais de maintenir un rythme suffisamment élevé pour rester à une vingtaine de minutes derrière les autres Can-Am de l’équipe, dont celui de Christophe Cresp / Jean Brucy, de Ricardo Porem / Augusto Sanz encore Claude Fournier / Serge Gounon. Le duo se connaît depuis des décennies et a toujours roulé ensemble. Ils sont donc prêts et déterminés à accomplir la mission qu’ils se sont fixée, celle d’assurer les arrières de leurs coéquipiers et de mener la structure menée par Guillaume Micouleau au sommet. Pour cela, ils doivent faire en sorte de toujours terminer dernière les autres voitures MMP à chaque étape pour prendre le départ de l’étape suivante dans leur sillage. Stratégique !

BL : « Nous avons un rôle spécifique, c’est-à-dire que nous faisons l’assistance rapide des cinq véhicules du team MMP. Ce sont des gens qui comptent sur nous pour les emmener au bout. On leur fait la mécanique sur la piste. L’objectif est totalement différent puisqu’il s’agit d’amener tous les pilotes à l’arrivée. On a opté pour ce système-là, car les camions d’assistance arrivent toujours trop tard pour dépanner les pilotes. Nous avons un buggy qui est beaucoup plus lourd parce qu’on transporte 150 kilos de pièces. Nous sommes également de vrais mécanos. Le rôle pour nous c’est de rouler à un bon rythme sans casser pour pouvoir dépanner nos pilotes dans les meilleurs délais possibles. On a presque toujours roulé ensemble Patrick et moi. C’est un vrai mécano, c’est un très bon navigateur et s’il ne part pas, je ne pars pas. J’aime bien Guillaume Micouleau. C’est un gamin qui a 30 ans, c’est un vrai constructeur. Il fait tout chez lui de A à Z. Cette année, même les amortisseurs, c’est lui qui les fabrique. C’est incroyable. Et j’espère que cette année les pilotes du team seront dans les cinq premiers. Ils ont la voiture et l’équipage. »

P.J.: « J’avais un garage spécialisé 4x4 dans la région de Lyon. Benjamin était à la fois ami et client. Lorsque nous avons franchi le pas de nous engager en compétition, nous avons roulé avec le Toyota de Benjamin qui avait déjà participé au Lybia Rally en 2015. Nous avons disputé le Carta Rallye au Maroc, qu’on a gagné en 2016. Nous avons remis le couvert l’année d’après avant de faire une petite pause, parce que j’ai déménagé en Corse. Benjamin connaissait la famille Micouleau depuis de nombreuses années et a roulé au sein d’une voiture MMP lors des 24h Endurance Tout-Terrain de France. En 2020, il a racheté un SSV MMP du Dakar d’occasion. Ça lui permettait, avec un petit budget, d’accéder à ce véhicule. Il l’a refait à neuf et je l’ai aidé. Cela nous a donné l’idée de nous engager au Rallye d’Andalousie en 2021. On a fini troisièmes à seulement 11 minutes du vainqueur dans la catégorie “Road to Dakar”. Benjamin est un pilote qui sait rouler vite et surtout proprement pour préserver la machine… Comme quoi, si l’on avait été plus vite… mais avec des si ! En 2022, le team MMP s’est rendu au Dakar avec un camion d’assistance qui n’a pas donné entière satisfaction à l’équipe et Benjamin était déjà présent au sein du team. Certains ayant remarqué comment nous nous étions débrouillés durant des courses précédentes ont eu l’idée de nous engager pour l’assistance rapide. Guillaume Micouleau nous a fait confiance et c’est comme cela que nous avons commencé l’an dernier. Toutes les voitures qu’on a assistées ont pu rallier l’arrivée, et nous avons également terminé. »